Dimanche Ouest France (Morbihan)
Pourquoi la Bundesliga est si passionnante
Avec six équipes à la lutte tout en haut du classement, le championnat allemand captive cette saison. Les écarts sont minimes et historiques.
La Ligue 1 et la Premier League entretiennent un feuilleton enivrant pour le titre, la Liga un peu moins, la Serie A pas du tout… Une certitude : aucun de ces grands championnats européens ne rivalise avec la Bundesliga. En Allemagne, avant d’entamer la 22e journée, six équipes se tenaient en cinq points en haut du classement, du jamais-vu au XXIe siècle.
Francfort (6e, 38 points), Leipzig (5e, 39 points) et Fribourg (4e, 40 points) étaient en embuscade, derrière le trio de tête, à égalité de points (43) : le Bayern Munich (1er), Dortmund (2e) et l’Union Berlin (3e). Jamais, depuis l’introduction de la victoire à trois points, un podium n’avait été aussi serré à un stade aussi avancé de la saison. Ce qui promet un épilogue captivant.
Le Bayern Munich fébrile
À commencer par cette 22e journée, avec deux chocs de haut de tableau. Le premier a été remporté par Leipzig contre Francfort (2-1). Le deuxième, entre le Bayern Munich et l’Union Berlin, se joue ce dimanche. Enthousiasmant, d’autant qu’il n’est pas commun que le décuple champion d’Allemagne en titre soit à ce point contesté. L’an passé, au même stade, il comptait par exemple neuf longueurs d’avance sur son dauphin, le Borussia Dortmund.
Sa fébrilité permet à plusieurs équipes à se mêler à la lutte pour le titre. Le club bavarois n’avait plus aussi peu gagné (12) après 21 journées depuis 2010-2011 (10). Il avait terminé troisième en fin de saison. Une époque lointaine et peu glorieuse pour le Munich de Pranjić, Altintop, Ottl ou encore Contento, qui avait été sorti en huitièmes de la Ligue des champions. « Mon Dieu, mon Dieu, mais quelle bande de mollassons ! », « Il se fout de ma gueule ou quoi ? », « Une décision merdique » : témoin de ce Bayern trop peu serein, vainqueur sans briller d’un pâle PSG en C1 (0-1), les mots de son entraîneur controversé, Julian Nagelsmann, sur l’arbitre après la défaite à Mönchengladbach (3-2). Aux autres d’en profiter, même si le retour imminent de la recrue phare Sadio Mané, absent depuis début novembre, doit être bénéfique aux Bavarois.
Parmi eux, le BVB, son dauphin inarrêtable, qui reste sur neuf victoires consécutives toutes compétitions confondues, la dernière en date à la PreZero Arena, contre Hoffenheim, hier (0-1). « Le Bayern n’est pas du tout notre problème, mais nous ne voulons pas nous relâcher. Nous ne sommes pas connus pour être arrogants, nous restons plutôt humbles », a tenu à tempérer Edin Terzic, le coach du Borussia Dortmund.
A contrario, si le leader avance piano, il faut dire que derrière, certains suivent le rythme : jamais, au XXIe siècle, des clubs classés 5e et 6e n’avaient pris autant de points après 21 journées. De quoi expliquer une Bundesliga on ne peut plus serrée et laisser présager une fin de saison enivrante.