Dimanche Ouest France (Morbihan)

Le gallo come on l’caoze

Il ne faut pas confondre vitesse et précipitat­ion. Au risque de faire erreur sur la personne.

- Daniel GIRAUDON.

Le grand m’nou d’eune enterprinz­e rennaise ‘tait su les brôs les jous ilés. Les aféres n’allint point à sô amain et i sonjait doner conjé à eutlas qi n’étint point avantaijou­z assez à sô n’idéye.

I s’en fut don fére eune devirée dans sô n’uzine. En passant dans un colidor, il évizit un gâs apouyé conte un mur les bras crouézés su sa falle.

En étente de sô ghézon

I lu d’mandit come éla : « Combien q’tu gagnes par s’m’éne mô gâs ? »

Un brin ébaobi, le jieune home s’en v’nit : « 400 euros, pour qhi ? »

« Eh ben, ne beueje point d’ilé ! »

I s’en fut à rond d’saote dans l’grand cabernot et deues minutes après, i donit ao gâs 1 600 euros en ghézon fret en lu disant : « Tiens, veissi catr seménes de gaije, tu peux rentrer cez té asteure, je n’veux pus t’vére. »

Alôre s’aderçant à eutlas q’étint dans eune salle à caoté, i s’ébéryit : « Qhéq’un pourrait ti m’dire qhésqe l’bat d’la hane-là fezait ilé ? »

A l’aote bout l’la pièce, eune petite voué nozouze s’en v’nit : « Est lu q’espérait sô erjient pour les pizzas qe j’avions comandées pour note diner ».

Le directeur général d’une entreprise rennaise était sur les nerfs ces joursci. Les résultats n’étaient pas brillants à son goût et il pensait licensier les employés qui n’étaient pas assez productifs.

Il s’était donc rendu dans son usine. En passant dans un couloir, il avait remarqué un gars adossé à un mur, les bras croisés sur la poitrine.

En attente de son argent

Il lui demanda : « Combien gagnes-tu par semaine, mon gars ? »

Un peu surpris, le jeune homme répondit : « 400 euros, pourquoi ? »

« Eh bien, dit le patron, ne bouge pasdelà!»

Il se rendit dans le bureau central et, deux minutes après, il lui donna 1 600 euros en liquide en lui disant :

« Tiens, voici quatre semaines de salaire, tu peux rentrer chez toi maintenant, je ne veux plus te voir ! »

Alors, s’adressant aux ouvriers qui étaient dans la pièce à côté, il s’écria :

« Quelqu’un pourrait-il me dire ce que ce désoeuvré faisait ici ? »

Une petite voix timide lui répondit :

« C’est celui qui attendait qu’on lui paye les pizzas qu’on lui avait commandées pour notre déjeuner. »

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