Dimanche Ouest France (Morbihan)

En quête de la vague inexplorée au Kazakhstan

Erwan Simon, « surfeur explorateu­r » originaire de Guidel (Morbihan), s’est fait une spécialité des spots encore vierges. Comme les vagues méconnues de la mer Caspienne, au Kazakhstan.

- Insolite Catherine JAOUEN.

Erwan Simon, 42 ans, a appris à surfer à Fort-Bloqué, entre Guidel et Ploemeur dans le Morbihan. Voyageur au long cours, il finit toujours par y revenir. « Surfeur-explorateu­r » comme il se définit lui-même, le Breton va là où les autres ne vont pas.

Sa dernière session insolite remonte à l’automne 2022. Erwan Simon est parti durant quinze jours chercher les vagues au… Kazakhstan. Il sourit. « Oui, personne ne sait qu’il y a la mer là-bas… C’est la mer Caspienne, une étendue d’eau fermée, entourée par la Turquie, la Russie, l’Azerbaïdja­n et l’Iran… Je me suis dit qu’il devait y avoir des vagues. Avant d’y aller, j’ai étudié la direction des vents, la profondeur et la forme des fonds marins. »

« Dans les steppes »

Oublions un instant l’empreinte carbone d’un tel périple et laissons nous porter par le vent kazakh. « J’ai fait le désert, la jungle, énumère le sportif, mais c’est la première fois que je me retrouvais à surfer dans les steppes. »

Son arrivée à l’aéroport d’Aktaou, surf sous le bras, n’est pas passée inaperçue. « Ça a vite fait le tour »,

assure Erwan Simon, accompagné sur place par un guide qui a filmé ses exploits et revendu les images à une télé locale.

Alors, il est comment, le spot kazakh ? « Ce n’est pas Hawaï, mais il y a eu plus de vagues que prévu et c’était aussi bien que certains sites bretons », décrit Erwan Simon.

Dénicheur de spots improbable­s, le Morbihanna­is est passé par l’Ouganda, le Vietnam, Madagascar, les Comores, la Sierra Leone, la Libye, la Papouasie…

Une quête qui ne va pas sans danger. « En Guinée-Bissau, à un moment j’ai perdu la vague. Il y avait un crocodile à une dizaine de mètres… » Soyons désinvolte­s, n’ayons l’air de rien.

« Il reste encore des endroits inexplorés », affirme le surfeur, qui réalise entre trois et cinq expédition­s par an, seul ou accompagné. « Quelques sponsors me soutiennen­t, j’écris aussi des articles pour des revues spécialisé­es, des livres… »

L’impact de la pollution

Cette recherche de spots encore vierges renseigne également sur l’état de la planète. Depuis le temps qu’il parcourt le monde à sa façon, le surfeur mesure l’impact de la pollution. « Surtout le plastique, porté par les courants qui vont du nord vers le sud. L’Asie et l’Afrique sont particuliè­rement concernées. Ces continents

connaissen­t un boom économique. Ils consomment de plus en plus et il n’y a pas de recyclage. Du coup, ils jettent… La pollution n’a pas de frontière. »

Le surfeur, déjà en quête de la prochaine

vague insolite, pointe aussi les ravages du bétonnage induits par le tourisme de masse. « Au Vietnam, la côte est dégradée… »

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| PHOTO : ERWAN SIMON Erwan Simon est allé surfer au Kazakhstan. « Il y a des moules et des phoques ! », raconte le sportif breton.

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