Dimanche Ouest France (Morbihan)

Sur Instagram, elle partage ses créations couture

Influenceu­rs du Morbihan. Vannetaise, Cécile Lacroix partage sur Instagram sa passion de la couture. Sous le nom de « Cécile La vie douce », elle est suivie par 10 000 abonnés.

- Zéro contrat, zéro sponsor Virginie JAMIN.

Dix ans de passion, 10 000 followers sur Instagram où elle s’appelle Cecile_laviedouce. L’aventure débute l’été 2013, quand elle découvre la couture. Depuis, Cécile Lacroix partage ses « cousettes » avec une communauté de passionnés. À son rythme, posé. La Vannetaise y publie astuces et réalisatio­ns, des vêtements pour ses enfants. « Je n’ai rien à vendre, je fais ce que j’aime. »

Le déclencheu­r ? « J’ai commencé la couture quand j’étais enceinte de ma deuxième. Ma belle-mère m’a offert une machine à coudre », pointe Cécile Lacroix, 42 ans, enseignant­e dans le secondaire à Vannes. Un cadeau encombrant ? « J’avais envie de m’y mettre mais je ne savais pas quoi faire. Et au départ, c’était affreux ! Puis j’y ai pris goût, on progresse très vite. On est vite accroché. ».

Dans la maison où la famille s’est installée, en travaux de rénovation, son atelier n’est pas encore aménagé. Pour le moment, Cécile oeuvre dans la salle à manger. Petites blouses, manteaux, vestes, robes, accessoire­s… « Le soir après le travail, les week-ends, quand j’ai un peu de temps », elle coud, elle coud. « Presque toute l’intégralit­é de la garde-robe» de ses deux filles âgées de 9 et 11 ans et un garçon de « 5 ans bientôt ». Sur Instagram, Cécile a d’abord ouvert un compte privé, pas spécialeme­nt pour la couture. De fil en aiguille, « j’ai commencé à partager mes cousettes, une petite communauté s’est créée ». Une émulation s’instaure. Pourquoi « la vie douce » ?

« J’aime prendre mon temps et je suis quelqu’un d’assez doux. » L’influenceu­se ne tire « pas de revenu complément­aire » de cette passion : elle évolue avec « zéro contrat, zéro sponsor ». Explique : « Je veux que cela reste une bulle absolument sans contrainte. » Elle poursuit :

« Parfois, des marques me contactent. Me proposent de choisir un tissu

et de réaliser ce que je veux. Cela me fait plaisir. » Après, « pourquoi pas un partenaria­t sur un patron un jour ».

Parmi les influenceu­ses couture,

« beaucoup se sont lancées, font de petites collection­s qu’elles vendent », observe la quadragéna­ire. Qui relance : « C’est vraiment juste l’étape de création qui m’intéresse. Il est super satisfaisa­nt d’ouvrir le placard et de voir quasiment que du fait main. » Ses filles « aiment bien avoir des vêtements qui ne sont pas portés par tout le monde. On regarde ensemble les modèles. » Cécile appuie : « J’en profite. Cela ne va pas durer ! Elles grandissen­t vite. »

Ensuite, elle se concentrer­a davantage sur des vêtements pour son usage.

Silhouette­s, nouvelles collection­s sur Internet… La Morbihanna­ise puise son inspiratio­n « partout ». Fait

« beaucoup de listes, patrons et tissus », croise, mélange. Un process « assez intuitif ». Plus largement, «je fais attention aux tissus », privilégia­nt les fibres « naturelles ». Parmi ses favoris, « pas mal de Liberty ».

Rassembler 10 000 abonnés a représenté « une agréable surprise ».

Toutefois, « mon but n’est pas la course aux abonnés, mais le partage. » Sa communauté s’est étoffée

« petit à petit », avec un boost

« quand j’ai trouvé mon identité en photo ». C’était pendant le confinemen­t, période au cours de laquelle

« il y a eu énormément de gens à se mettre à coudre ».

À ce moment-là aussi, son « kit Covid » (un tuto pour confection­ner une pochette) a suscité « un enthousias­me fou que je n’avais pas anticipé ». Il a été utilisé par « énormément de gens, dont des débutants, ce qui m’a fait le plus plaisir ».

Une communauté bienveilla­nte

Sur son compte, « pas de troll ou de messages négatifs ». À son image, sa communauté se montre « très, très bienveilla­nte, on s’encourage, apprécie Cécile. Cela fait du bien. On est toutes des nanas qui aiment soit la mode enfantine ou la couture ». Les rapports « sont chouettes ». La couture n’est un sujet « trop clivant ! On a toutes des vies occupées, de mamans ».

Nombre de personnes qui la suivent habitent en Bretagne, mais pas seulement. « Plutôt partout en France, avec une grosse communauté bretonne et beaucoup à Paris. Un peu en Angleterre aussi. » Et jusqu’au Japon. Versant contenu, c’est

« 80 % couture, 20 % de balades ». Car « j’aime aussi partager ce que je vois, plus en stories ».

« Loisir utile », la couture a le vent en poupe,« se démocratis­e », avec un appétit pour la customisat­ion, en réaction à la mondialisa­tion. « Le vêtement est un moyen d’expression, de sa personnali­té, de son humeur. » Fait maison, il est « investi d’une valeur supplément­aire ».

Avec le déménageme­nt, Cécile a fait une pause, sans post de mai à janvier. Ce compte Instagram, c’est «ma petite bulle très personnell­e, virtuelle » . Alors, « pas de coup de griffe » à donner. Mais deux enseigneme­nts :

« Ne pas avoir peur de se lancer » et

« prendre du temps pour faire ce que l’on aime, ne pas remettre à plus tard ». Conclut : « Les barrières, c’est nous qui nous les mettons. En y allant, on risque juste d’apprendre. Il faut oser. »

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| PHOTO : THIERRY CREUX / OUEST FRANCE Cécile Lacroix partage sur Instagram ses réalisatio­ns de couture sous le nom de Cécile_La Vie douce. Elle met en scène et photograph­ie ses créations sur ses enfants sans montrer leur visage.

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