Dimanche Ouest France (Morbihan)
Renversant, le FC Nantes résiste puis coule
Menés 0-2 après 16 minutes par le PSG, les Canaris, héroïques, ont réussi à revenir à 2-2. Après la pause, ils ont fini par céder avec notamment un but historique de Mbappé, sans jamais abdiquer.
Paris. De notre envoyé spécial
Ce FC Nantes sera passé par toutes les émotions, hier soir au Parc des Princes. Après un peu plus d’un quart d’heure de jeu, on a bien cru que le match était plié et qu’il allait tourner à la démonstration. Dans ses premières minutes, Nantes ne voyait pas le ballon et Lafont, lui, se contentait d’aller le chercher au fond de ses filets : Messi tout d’abord (12’) puis Hadjam (16’) contre son camp. «On fait un début de match catastrophique, s’agaçait Antoine Kombouaré, en conférence de presse. On est incapables de relancer et le PSG mène logiquement 2-0. Et là, je me dis à 0-2 que je me fais ch*** sur le terrain, que je m’em ****** . Ce n’est pas l’image que j’ai de mon équipe. Mais, je n’ai pas senti mes joueurs à l’échauffement, j’ai d’ailleurs poussé une gueulante avant le match. »
Mais cette formation nantaise – 13e de Ligue 1 avec 7 points d’avance sur la zone rouge (en attendant les matches de ce dimanche) – est escortée d’« une force de caractère » parfois étonnante et dont le coach Kombouaré est « fier ». Elle l’a encore prouvée. Alors qu’elle n’avait quasiment pas approché de la surface de réparation parisienne, elle a renversé la rencontre en quelques minutes.
Un scénario totalement improbable au regard de la supériorité technique des Parisiens jusqu’ici. Malin, Blas se jouait d’abord de deux adversaires côté gauche et trompait Donnarumma au premier poteau (31’). Six minutes plus tard, le gardien du PSG était plus inspiré sur un tir flottant de Mollet (37’). Mais sur le corner qui suivait
cette situation, Ganago prenait de la hauteur et égalisait de la tête pour le plus grand bonheur du bruyant parcage nantais et dans la stupeur d’un Parc des Princes devenu silencieux.
Un but du Canari qui marquait une grande première dans l’histoire de la Ligue 1 et du club parisien. Et pour cause : c’était la première fois que le PSG se faisait rejoindre en une période après avoir pourtant mené 2-0.
Un Mbappé historique met fin au suspense
La deuxième période s’apparentait à la première. Paris (re)faisait le siège de la surface de réparation d’une équipe nantaise en position très basse, mais bien regroupée autour du trident Pallois-Girotto-Castelletto. C’est ce dernier d’ailleurs qui était devancé sur le troisième but parisien, signé Danilo (60’). « Ce troisième but nous fait mal, estimait Samuel Moutoussamy. Sur un coup de pied arrêté, il y a une faute d’inattention, de marquage, peut-être que ça allait trop vite. »
Antoine Kombouaré : « L’enchaînement des matches nous a coûté cher, on a clairement manqué de fraîcheur. On n’a pas été capables de ne pas prendre ce troisième but. » Et comme en début de match, le FCN retombait dans ses travers avec un manque cruel d’agressivité. Lafont maintenait son équipe dans la rencontre avec plusieurs arrêts (67’ et 74’). À la 78e, idéalement servi par un centre en retrait d’Hadjam, Ganago manquait le cadre.
Il était écrit que la soirée serait celle des grandes émotions. Après deux minutes de temps additionnel (90’+2) et après encore une perte de balle nantaise du duo Simon-Centonze,
Mbappé, bien servi par Pembélé, mystifiait Lafont à 5 m. Il inscrivait ainsi son 201e but, et devenait du coup seul meilleur buteur de l’histoire du club de la capitale.
Une réalisation inoubliable pour le PSG, mais « anecdotique, toujours selon le milieu de terrain Samuel Moutoussamy. On a des regrets car on arrive à les accrocher. On a ce sursaut d’orgueil où on arrive à revenir. Mais en face, ça va à 10 000 à l’heure. Le coach avait dit qu’il fallait faire un match parfait, être énorme dans tous les compartiments du jeu. Ça n’a pas été le cas. » Ou seulement pendant une période.