Dimanche Ouest France (Morbihan)
L’étincelle est prête à être allumée
Dans un Roazhon Park qui s’annonce électrique, Rennes peut poursuivre sa remontée en haut de tableau. Pour contrer des Marseillais convalescents, quelle approche va choisir Bruno Genesio ?
« On connaît tous l’importance de ce match. Selon un cas ou l’autre, ça peut complètement nous relancer ou nous éloigner de la deuxième place. » Si l’on en doutait, Bruno Genesio n’a jamais quitté des yeux le haut de tableau, même quand son Stade Rennais était dans le creux de la vague. Les éliminations cette semaine de Marseille et Lens en Coupe de France, qui vont vraisemblablement priver le 6e de Ligue 1 d’une qualification européenne, n’ont pas non plus changé l’approche du SRFC pour ce dernier tiers de la saison.
Paradoxalement, c’est en ayant un peu moins d’ambition dans le jeu que Rennes s’est remis à regarder vers le haut. Le pragmatisme adopté de Clermont à Nantes, et dont Genesio ne s’est pas caché, a porté ses fruits. Rennes avait encaissé 18 buts en 11 matches depuis la reprise, il n’en a pris qu’un sur ses trois derniers.
Et encore, c’était celui contre son camp de Jeanuël Belocian en fin de prolongation contre le Shakhtar. Ce soir, le profil de l’OM, qui cherche constamment à étouffer ses adversaires, colle bien à l’approche plus prudente (et patiente) choisie par le staff rennais depuis deux semaines.
« J’aimerais que mon équipe reste conquérante »
Si incertitude il y a concernant la physionomie de match à attendre, elle vient plus des Rouge et Noir que de leurs adversaires, malgré les deux gros coups durs que viennent de subir les Marseillais (Paris puis Annecy). « C’est une équipe qui met beaucoup d’intensité dans le pressing, le contre-pressing, très souvent avec du marquage individuel, détaille Genesio, qui établit un parallèle entre l’OM de Tudor et celui de son prédécesseur Sampaoli. Donc forcément, il y a des espaces qui sont libérés. Évidemment que ça fera partie des choses qu’il faudra exploiter mais il faudra aussi être capable d’avoir de la maîtrise et de renter dans leur camp pour les faire courir et ne pas leur rendre trop facilement le ballon. »
À écouter Genesio, on a quand même la sensation que ce n’est pas sur les deux dernières semaines qu’il a pris le plus de plaisir à voir évoluer son équipe, même si cela lui a permis de stopper l’hémorragie. Mais avec ses blessés majeurs, celle-ci n’a peutêtre plus tout à fait les moyens de ses ambitions dans le jeu. En tout cas à court terme. « Il faut à la fois s’adapter dans les périodes où on a besoin de se rassurer et puis, petit à petit, tenter de retrouver ce qui a fait notre force parce qu’encore une fois, c’est ce que j’ai envie de voir de mon équipe, et je n’ai pas envie de me renier, revendique le coach. J’aimerais que mon équipe reste conquérante com
me elle l’a été la plupart du temps. Parfois, c’est l’adversaire qui nous pousse à être organisé différemment. Mais c’est vrai que notre jeu a un peu changé depuis quelque temps. J’ai vu une stat qui disait que l’on était l’équipe qui dribblait le plus alors que l’année dernière, on était celle qui dribblait le moins. »
Ce soir, cela dépendra beaucoup de la présence ou non de Jérémy Doku, incertain après un coup reçu sur la rotule à Nantes dimanche dernier. Mais personne n’en voudra aux Rouge et Noir de prendre « laidement » trois points comme ils ont pu le faire à la Beaujoire. Car derrière, c’est une tout autre fin de saison qui pourrait s’ouvrir devant eux. Le Roazhon Park, qui sera à guichets fermés, n’aura pas besoin de grandchose pour s’embraser.
29 Pierre LE GALL.
Marseille est la meilleure équipe de Ligue 1 à l’extérieur depuis le début de saison, avec 29 points pris sur 36 possibles. Mais Rennes est aussi la meilleure équipe du championnat à domicile, avec 33 points sur 39 possibles.