Dimanche Ouest France (Morbihan)
Le Stade Brestois doit se faire violence
Les Ty-Zefs se déplacent à la Meinau pour y défier un concurrent direct au maintien. Un duel à ne surtout pas perdre.
« Ce n’est peut-être pas le match le plus important, car nous avons déjà raté un rendez-vous très important contre Montpellier. Nous étions complètement passés à travers. Il faut se servir de ce match mal abordé pour ne pas reproduire les mêmes erreurs », espère Éric Roy. Il y a des rendez-vous à ne pas manquer. Celui en Alsace en fait clairement partie pour le Stade Brestois, qui va défier un concurrent direct au maintien dans l’élite.
Les Strasbourgeois (22 pts) comptent deux unités de plus que les Brestois (20 pts) après 25 journées de championnat. Défaits à Montpellier (3-0), contre Monaco à domicile (1-2) et à Lille (2-1) , les Finistériens, de nouveau relégables, seraient bien inspirés de ramener les trois points. Ils doivent surtout éviter de subir un quatrième revers de suite, sous peine de voir un rival direct s’envoler. « C’est important de conserver une tranquillité même quand cela va mal comme en ce moment. L’environnement est stable. C’est l’une des forces du club », souligne l’entraineur brestois.
Une lutte à six équipes
En bas du classement, la hiérarchie est désormais bien établie. Six équipes devraient se battre pour ne pas être dans les quatre formations condamnées en Ligue 2. « Il va falloir finir dans les deux premiers de ces six équipes (Strasbourg, Auxerre, Ajaccio, Brest, Troyes, Angers). L’équation est simple. Il y aura un public survolté (25 000 personnes) à la Meinau. Ce n’est jamais évident. Il faudra assumer dans un environnement hostile », prévient le technicien brestois. Cette rencontre en Alsace
lance le dernier tiers du championnat (13 journées à jouer). Celui de toutes les vérités. Le Stade Brestois, qui s’était troué dans l’Hérault, va avoir deux matches vitaux en trois semaines, à Strasbourg et contre Troyes (19e avec 19 pts), dans quinze jours.
Pour ce faire, Eric Roy peut compter sur le retour de plusieurs joueurs majeurs : le capitaine Brendan Chardonnet et les offensifs Steve Mounié, Franck Honorat et Romain Del Castillo. Les deux derniers ont grandement manqué au Stade Brestois, qui sans eux, peine à créer du jeu dans le camp adverse. « Romain est un excellent passeur, capable de jouer à droite et à gauche. Il tire bien les coups de pied arrêtés. Franck amène quelque chose de différent, la profondeur, la vitesse, il est évident que ce sont des joueurs importants pour nous. Mais quand tu ne les as pas… », explique Eric Roy.
« On ne doit plus respecter personne »
Si les deux excentrés n’ont certainement pas 90 minutes dans les jambes, ils devraient permettre aux Ty-Zefs de se montrer plus menaçants dans les trente derniers mètres adverses, où ils sont beaucoup trop tendres (3 buts lors des 5 derniers matches). Et parfois aussi bien naïfs défensivement, avec 5 buts encaissés sur coups de pied arrêtés lors des neuf derniers matches. « Personne ne nous respecte. On ne doit plus respecter personne non plus sur le terrain. C’était peut-être trop le cas contre Monaco. Mes joueurs ont trop de qualités pour se mettre des barrières », encourage le technicien brestois. Ce dernier n’a d’ailleurs toujours
pas digéré la fin de match tendue dans le Nord, envenimée par un banc lillois très irrespectueux, qui s’est amusé à jeter des ballons sur le terrain en fin de match pour stopper les offensives brestoises.
En Alsace, le Stade Brestois va défier une équipe revigorée, qui a pris sept points sur douze possibles lors des quatre derniers matches, portée par un nouveau coach, Frédéric Antonetti. « C’est pratiquement la même équipe qui a fini 6e l’an dernier. Elle a un joueur qui a inscrit 13 buts (Diallo). Mais le foot est toujours une question de dynamique. » Pour continuer d’y croire, le Stade Brestois doit justement inverser la tendance. Et dès ce dimanche.