Dimanche Ouest France (Morbihan)
, ils proposent des « solutions d’avenir »
Cet agriculteur plante un kilomètre de haies sur son exploitation
Jolan Brebion est un jeune agriculteur. À seulement 24 ans, il est à la tête d’une exploitation de vaches laitières de 50 hectares à La Flocellière, une commune déléguée de Sèvremont, dans le bocage vendéen. Sa fierté : pouvoir cultiver au quotidien son amour pour la nature.
« Au début, je voulais être paysagiste, mais j’étais très attaché à la ferme familiale exploitée par mon oncle et ma tante », explique le jeune homme. Quand sonne leur départ à la retraite, Jolan Brebion décide de franchir le pas après une réorientation en agriculture.
« Mes vaches ont pu pâturer plus longtemps cet été »
Son sillon est déjà tracé. « Je souhaitais pratiquer une agriculture respectueuse de l’environnement, auquel j’attache beaucoup d’importance. Je produis du lait sur 50 hectares d’un seul bloc, ce qui limite les déplacements et me permet de pratiquer du pâturage toute l’année », détaille-t-il. Un système composé de prairies de coteaux, mais également en zones humides.
Rapidement, l’idée de concevoir
son système en tenant compte de l’environnement bocager s’est imposée à lui. L’arbre et la haie deviennent ses meilleurs alliés. « Nous avons un défi à relever, celui du dérèglement climatique. L’arbre est un véritable
atout », lance le jeune agriculteur.
Il s’appuie sur différents programmes déployés dans son territoire et visant à encourager l’agroécologie. « Nous devons prendre ce virage, c’est l’avenir. Le syndicat de la Sèvre nantaise et la communauté de communes du Pays de Pouzauges m’accompagnent pour réaliser des actions concrètes, qui vont participer à améliorer mon système. Cet hiver, j’ai planté 1 km de haies. Et j’en suis à 2 km depuis mon installation. »
Ces haies sont plantées en rupture de pente, afin d’empêcher l’érosion et de permettre la renaturation de zones humides. « Avec la sécheresse de 2022, mes vaches ont pu pâturer plus longtemps en fin d’été, avec de l’herbe encore verte près des haies. Les arbres, grâce à leur système racinaire, participent à une meilleure infiltration et rétention en eau dans le sol de mes parcelles. »
Cette année, le jeune exploitant va engager un plan de gestion durable des haies à l’échelle de son exploitation, pour en tirer un peu plus de bénéfices et gagner en autonomie. « C’est une chance d’être sur un territoire engagé. J’ai une vision globale de l’agriculture, qu’elle soit économique, technique ou environnementale et j’espère voir ce milieu évoluer, parce que nous avons un challenge collectif à relever ! »