Dimanche Ouest France (Morbihan)
Ces communes qui veulent sauver leurs maternités
Les maternités de Guingamp, Landerneau et Carhaix sont menacées par la loi Rist qui plafonne les rémunérations de l’interim médical. Environ 3600 personnes se sont mobilisées dans ces villes.
Après celles de Guingamp et de Landerneau, la maternité de Carhaix pourrait aussi subir, en avril, les effets de la loi Rist, qui plafonne les rémunérations des médecins intérimaires. C’est ce qui a été annoncé par la CFDT, hier, à Carhaix, au cours de la mobilisation. Dans ces trois villes, quelque 3600 personnes ont manifesté hier pour défendre ces établissements.
Mille manifestants à Carhaix
Sans anesthésiste intérimaire à Carhaix, l’accouchement n’est pas possible. La députée du Finistère Mélanie Thomin a contacté la directrice du Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Brest-Carhaix, Florence Favrel-Feuillade. « Personne au CHRU ou à l’ARS (Agence régionale d’hospitalisation) n’utilise le terme de fermeture », précise la députée, qui assure que la menace de fermeture « est forte », en avril. On me répond que l’on construit des plans de continuité pour avril en assurant sur place les activités avant et après l’accouchement et que l’on organisera un déport des patientes vers Brest, Morlaix ou Quimper pour les accouchements. » La direction du CHRU Brest-Carhaix indique qu’« il n’est pas à l’ordre du jour de fermer les activités de gynécologie obstétrique à Carhaix. »
Six cents personnes à Landerneau
Environ 600 personnes se sont rassemblées à Landerneau, pour défendre
la maternité.
Au centre hospitalier Ferdinand Grall, dix intérimaires se relaient pour faire tourner le service anesthésie (en plus d’1,3 équivalents temps plein), indispensable à la maternité. Début avril, leur rémunération baissera de 30 % en moyenne. Seuls 10 créneaux de garde sur 30 sont donc pourvus le mois prochain.« Il faut à tout prix remplir ce planning, déclare Patrick Leclerc, le maire de Landerneau. Les élus, la direction de l’hôpital et les soignants doivent faire jouer leurs réseaux pour attirer du personnel. Il
faut une union sacrée de tous les bords politiques du territoire pour éviter que la maternité ne ferme. »
Plus de 2000 personnes à Guingamp
Plus de 2000 personnes (selon les forces de l ’ordre) se sont mobilisées à Guingamp contre la fermeture de la maternité. Il s’agissait de la énième mobilisation pour sauver la maternité menacée depuis que l’ARS a annoncé sa fermeture pour le 31 janvier 2019, en raison d’un manque de pédiatres et d’anesthésistes. Par la
suite, le rapport Rossetti, en 2022, et le rapport Ville, cette année, ont aussi préconisé de fermer le service où 485 enfants sont nés en 2022.
« Nos hôpitaux ruraux sont délaissés, a lancé Vincent Le Meaux, président de GPA. Nous, élus locaux, on se battra aux côtés du personnel de santé pour garantir aux habitants de notre agglomération un accès permanent au service d’un hôpital de plein exercice à Guingamp. »