Dimanche Ouest France (Morbihan)
Chien-loup tchécoslovaque, le plus loup des chiens ?
Né du croisement entre un loup des Carpates et un berger allemand, le tchécoslovaque fascine autant qu’il intimide. Laetitia Le Gal en élève depuis 2013.
Tandis que les signalements de loups se multiplient en Bretagne, à Plomodiern (Finistère), une petite meute de chiens-loups tchécoslovaques pourrait induire le promeneur en erreur. « À première vue seulement, sourit Laetitia Le Gal. Il suffit de s’approcher pour comprendre que ceux-là sont définitivement des chiens. »
Un test à ne tenter que dans l’enceinte de l’élevage Wonder of Art, où les tchécoslovaques de Laetitia côtoient ses goldens retrievers. « Les deux races ont pour point commun d’être d’excellents chiens de travail. »
Un élément que l’on oublie (trop) souvent s’agissant du golden. Et que l’on ne pressentait pas nécessairement en ce qui concerne le tchécoslovaque.
Pearl, pisteuse née
Pourtant, c’est bien dans le but d’obtenir le meilleur du loup et du chien que la race fut créée en ex-Tchécoslovaquie en 1955. Pari relevé, affirme Laetitia Le Gal : « C’est un chien doté d’un flair hors du comnous
mun. J’en ai régulièrement fait l’expérience avec Pearl, ma première femelle. »
Aujourd’hui retraitée, Pearl – deux fois nominée aux Trophées des chiens héros de la Centrale canine, qui récompensent des chiens policiers, militaires ou civils pour services rendus –, a multiplié les sauvetages au cours d’une « carrière » commencée par hasard. « Notre voisine avait
perdu son chien, se souvient Laetitia Le Gal. Je lui ai proposé de tenter un pistage. Pearl l’a tout de suite retrouvé. »
De fil en aiguille, Laetitia Le Gal est de plus en plus sollicitée. Pour la recherche de chiens, mais aussi de personnes. Comme pour cette dame disparue à Strasbourg : « La brigade cynophile était déjà passée. Sans succès. La famille a insisté pour que fassions une seconde tentative. Pearl nous a directement conduits jusqu’à un lac. Elle a plongé. La dame s’était noyée… »
Triste épisode qui en dit long sur les qualités de la race. « Autonome, actif, endurant… La seule façon de fatiguer un chien-loup tchécoslovaque, c’est de le faire réfléchir, prévient Laetitia Le Gal. Ce n’est pas un chien que l’on oublie sur un canapé, ni même dans un jardin. Il faut avoir envie de s’investir dans la relation. »
À éviter également en appartement – il chante comme les loups –, le tchécoslovaque n’est pas non plus un chien pour novices. « Certaines choses peuvent passer avec d’autres races, qui ne passeront pas avec lui. Remarquablement intelligent, il enregistre tout et si vous vous trompez, il sera très difficile de faire marche arrière. C’est pourquoi je le déconseille aux personnes qui n’ont jamais eu de chien. »