Dimanche Ouest France (Morbihan)
Le Stade Brestois y a cru
Les Brestois ont fait jeu égal avec le leader, hier soir à Le Blé. Mais ils ont été punis en fin de match sur une fulgurance d’un Kylian Mbappé, plutôt discret jusque là.
Il y avait un espoir. Celui de voir Paris en dilettante après la débâcle européenne en Ligue des champions, mercredi, à Munich (2-0). Avec un PSG affaibli par les blessures (Neymar, Kimpembe, Marquinhos…) mais tout de même bien pourvu. Le Stade Brestois, qui n’a plus battu le club de la capitale depuis 1985, a longtemps espéré accrocher le nul, ce qu’il ne réussit pas à faire depuis 2011 face à cet adversaire. Eux qui avaient déjà failli décrocher un point à l’aller (1-0). Les Ty-Zefs y ont mis du coeur et ont bousculé le leader du championnat, dans un stade Francis-Le Blé à guichets fermés. Une belle ambiance, matérialisée par un superbe tifo dans la tribune Kemper.
« On va essayer de mettre des choses en place pour leur poser des problèmes », avait annoncé Eric Roy avant le match. Et les Brestois ont causé de nombreux soucis aux Parisiens. Après avoir laissé planer le doute, le technicien a finalement misé sur la continuité, en conservant son 4-3-3 habituel pour ce match de prestige, qu’il ne considérait pas comme un “match bonus”. Avec le trio Honorat, Del Castillo et Mounié, les deux premiers permutants très vite, et la même charnière qu’à Strasbourg, Dari et Brassier. Ce dernier ayant pour consigne de serrer de près Lionel Messi.
Rapidement, les Parisiens ont mis le pied sur le ballon (74 % de possession en première période). Et les Brestois se sont mis en position d’attente. La frappe de Soler sur l’équerre de Bizot, que Messi a repris au-dessus, a failli refroidir Le Blé (11’). Le signe que la menace parisienne se faisait très pressante. Dans la foulée, Brassier a détourné la frappe de Verratti à l’entrée de la surface brestoise (14’) et Ruiz a trop décroisé sa tête sur corner. La seule réponse brestoise est venue de Mounié dont la frappe est passée largement au-dessus des cages de Donnarumma (16’).
Des Brestois méritants…
Souvent acculés dans leur camp lors du premier acte, les Ty-Zefs, d’abord un peu « trop timorés », selon Roy, ont offert quelques belles séquences en contre-attaque, comme lorsque Del Castillo s’est échappé côté gauche, pour centrer vers Honorat, rattrapé in extremis dans la surface (25’). Mais qu’ils n’ont d’abord pas su exploiter à 100 %. Lancé dans la surface parisienne, Duverne a été déstabilisé, sans que l’arbitre du soir n’intervienne. Et les Ty-Zefs ont fini par céder. Mbappé a déclenché une frappe soudaine à trente mètres. Surpris, Bizot n’a pu que repousser dans l’axe et Soler, plus vif que Dari, a conclu avec l’aide de la barre (1-0, 36’). Un but évitable.
Cette ouverture du score n’a toutefois pas assommé les Brestois qui ont répondu avant la pause, par l’inévitable
Franck Honorat. Buteur pour son retour à Strasbourg, l’attaquant a égalisé du gauche avec sang-froid (1-1, 43’), bien lancé en profondeur par Del Castillo. Ce qui valu un énorme craquage de fumigènes de la tribune Kemper, entraînant l’interruption du match avant la pause (44’).
… Mais punis par Mbappé en fin de match
En seconde période, le Stade Brestois a regardé le PSG dans les yeux, à l’image de l’accrochage viril entre Belkebla et Mbappé (86’). Il s’est aussi montré dangereux par Brassier de la tête (56’). En étant aussi bien plus à l’aise avec le ballon dans le camp parisien. Et avec un peu plus de justesse dans les choix, il aurait même pu prendre l’avantage et réaliser le gros coup.
Mais les Brestois se sont finalement brûlé les ailes, sanctionnés par Mbappé en fin de partie, qui a échappé à la vigilance de Dari. Lancé en profondeur, l’attaquant tricolore à la limite du hors-jeu, assez discret, a éliminé Bizot et puni les Brestois (1-2, 90’). « La fin gâche notre performance globale. On a joué notre chance à fond. Les joueurs ont fait le match que j’attendais », a livré Eric Roy. Des Ty-Zefs abattus qui auraient mérité d’accrocher le nul.