Dimanche Ouest France (Morbihan)
Manon Trapp vers un triplé avant de soutenir son mémoire
À 22 ans, Manon Trapp est en route vers un 3e sacre consécutif en seniors, sur le cross long (à 15 h). Déjà, elle qui a commencé sérieusement l’athlétisme en septembre 2017. La même année, celle qui a grandi en région parisienne avait participé aux championnats de France en cadettes. À Saint-Galmier (Loire), sur un hippodrome : « On courrait sur du sable, il n’y avait aucun appuis… Ce sont de vagues souvenirs car la compétition n’avait pas d’importance pour moi, c’était juste un jeu (rires) .»
« C’est une dure au mal »
Un jeu victorieux à partir de 2019. Son premier titre dans les labours, en juniors à Vittel. Mais c’est le sacre de 2021 à Montauban, le premier en seniors à seulement 20 ans, qu’elle met en avant : « Une belle surprise ! C’était le retour des cross après le Covid, j’étais tellement contente de retrouver cette ambiance… »
La protégée du coach Nicolas Gérard a confirmé l’an passé, aux Mureaux. Cette année, les regards seront tournés vers elle. « J’étais aussi favorite l’année dernière, je sais ce que ça fait, je ne me mets pas la pression, avance Trapp, descendue en Savoie à la rentrée 2021 pour ses études. J’ai envie de conserver mon titre, je vais me battre pour. »
« C’est une fille qui ne lâche rien, elle tient ça de son éducation sportive, car elle vient du judo (elle en a fait pendant onze ans), confie Mathilde L’Azou, une de ses amies et partenaire d’entraînement à l’Athlétique sport aixois. Parfois, elle est moins bien physiquement, mais elle a un tel mental que ça ne se voit pas. C’est une dure au mal. »
L’exemple des derniers championnats d’Europe, en décembre à Turin, vient en tête. Manon Trapp, alignée en espoirs, raconte : « Je sortais d’un stage de cinq semaines à Iten, je n’avais pas réussi à récupérer. Je visais un podium, mais j’avais subi.
Je fais 6e au mental. »
Le Kenya, elle n’y est pas allée que pour courir. Elle en a profité pour réaliser des entretiens et avancer sur son mémoire, elle qui est en 2e année de Master en géographie à l’Université Savoie Mont-Blanc. « J’étudie en quoi la course à pied à Iten est une ressource territoriale source de développement, comment le tourisme sportif s’est développé… Je nuance car il y a des effets pervers. » Sa soutenance est prévue pour le mois de juin. Il y a de fortes chances qu’elle la passe dans la peau d’une triple championne de France.