Dimanche Ouest France (Morbihan)
Le Gallo come on l’caoze
Ils en posent des questions, les enfants ! Une logique enfantine.
Un mercerdi à véprée, Vévétte ‘tait tranqhile à l’hôté à lire eune revue. A d’mandit à sa mére come éla : « D’oyousqe vienent le poupons manman ? »
« Est les ouéziaos q’ont nom les cigognes qi les éportent, ma boudette », dit la mére. Benéze ô la réponse là, Vévette, peursieuvi sa lirie.
Des qhessions à n’en point fini
Un brin d’temps après, a lu d’mandit core : « Qhi qi garde les pate-croches d’entrer dans nos hôtés et d’cravater nos aféres ? »
« Les magasins bieus, les cassietes come on les nome core », s’en v’nit la mére. Vévétte s’en r’mint à sa lirie. Mais qhéqe segondes pus tard, la v’la core qi d’mandit : « Et si l’feu pernait dans note hôté, qhi qi viendrait à note aïde ? »
« Les pompiers, ma chinchonette », répondit la mére. Vévette erprit sô live, mais alle ‘tait qhuriouse la p’tite-là : « Dis don, manman, q’a dit de r’tou, si j’avais l’jabot d’travé ou les cônes dans l’fien, qhi qi viendrait m’ghéri ? »
« Le ghérissou », s’en v‘nit la mére. Alôre la gouspine erfermit sô magazine et dit : « Mais pourqhi q’j’avons bezoin d’papa alôre ? ».
Un mercredi après-midi, Yvette lisait une revue tranquillement à la maison. Elle demanda à sa mère comme ça : « D’où viennent les bébés maman ? »
« Ce sont les oiseaux, qu’on appelle les cigognes, qui viennnent les apporter, ma chérie », répondit la mère. Satisfaite de cette réponse, Yvette poursuivit sa lecture.
Des questions à répétition
Peu de temps après, elle lui demanda encore : « Qui empêche les voleurs d’entrer chez nous et de chaparder nos affaires ? »
« Les gendarmes, les pandores comme on les appelle encore »,
rétorqua la mère. Yvette se remit à lire. Mais quelques secondes plus tard, la voilà qui demanda de nouveau : «Et si le feu prenait dans notre maison, qui viendrait éteindre l’incendie ? »
« Les pompiers, mon ange »,
répondit la mère. Yvette reprit son livre mais elle était vraiment curieuse, cette petite-là : « Dis donc, maman, reprit-elle à nouveau, si j’étais malade, qui est-ce qui viendrait me soigner ? »
« Le docteur », répondit la mère. Alors la gamine referma sa revue et dit : « Mais pourquoi avons-nous besoin de papa, alors ? »