Dimanche Ouest France (Morbihan)
Ils ont choisi de se faire tatouer en public
La convention du tatouage et de la BD, organisée hier et aujourd’hui au Parc Chorus, est l’occasion pour les passionnés de se faire tatouer par des artistes venus de loin.
Un café-clope. C’est le premier réflexe du Rennais Kevin Garnier et du Nantais Liith Eleis, à peine débarqués au Parc Chorus à Vannes (Morbihan). Le duo, qui ne se connaissait pas avant, a fait la route pour se retrouver à la Convention du tatouage et de la bande dessinée. Ils vont passer plusieurs heures ensemble dans un petit box. Le temps que Liith Eleis réalise le début d’un « Monster Hunter » sur la cuisse. « C’est une créature de jeu vidéo », explique le jeune homme de 27 ans, non sans enthousiasme.
Voilà plusieurs mois que le rendezvous est calé. « J’ai saisi l’opportunité car j’aime beaucoup son travail. Les couleurs, mais aussi l’aspect vivant qu’il donne à ses dessins. »
Pour cette nouvelle pièce, il va devoir tomber le bas une bonne partie de la journée. « Il ne faut pas être pudique », reconnait-il. Pour son septième tatouage, il est rodé. « Ce sont surtout les couleurs qui picotent », confie-t-il, amusé par cette ambiance festive.
Faire connaître son travail
Le calque du dessin, qui servira de base de travail, est prêt. Liith Eleis a prévu de le poser avant le déjeuner. Il commencera à piquer juste après. « Je fais trois à quatre conventions par an. Cela permet de revoir les copains et de faire connaître son tra
vail à ceux qui ne le connaissent pas. » Voilà pour les avantages.
« C’est aussi beaucoup de fatigue. C’est difficile de se concentrer avec autant de bruit. On dit souvent qu’on perd plusieurs points de vie en convention. »
Kevin Garnier risque aussi d’y laisser quelques suées. Au bout d’une heure et demie, il est plutôt détendu.
« Des endroits piquent plus que d’autres mais ça va… pour le moment. » Son tatoueur s’en amuse :
« Je suis doux comme un agneau. »
« C’est la surprise ! »
Quatre stands plus loin, la Nantaise Cécile Fraise se prépare doucettement. Sa première cliente est prévue pour 12 h 30. « C’est super ces événements. Ça permet de revoir les copains et de rencontrer de nouveaux artistes, mais il faut se mettre dans sa bulle pour travailler. Ça nous sort de notre zone de confort. » Le calque d’un Totoro attend fraîchement
sa future propriétaire. « Elle ne l’a pas encore vu. C’est la surprise ! »
Une heure plus tard, la jeune femme est allongée mollet tourné vers Cécile Fraise.
Joanna Coho répond d’un sourire aux visiteurs qui observent le jeu d’aiguille sur sa peau. « Pour ma part, je n’ai pas d’appréhension, mais je comprends que certains n’aiment pas être exposés. »
Elle est venue de Saint-Jean-Brévelay pour avoir un tatouage de Cécile Fraise. Un rendez-vous pris de longue date. « J’ai découvert son style sur le programme de la convention. J’ai beaucoup aimé alors je l’ai contactée. C’est l’avantage de ces salons,
on a accès à des tatoueurs qui ne sont pas du coin. » La Morbihannaise supporte bien la douleur. « C’est ma tatoueuse qui est douce. »
Changement de ton quelques heures plus tard. « Elle a terminé à 17 h. C’était plus compliqué vers la fin, à force de repasser sur les couleurs »,
reconnait Joanna Coho. Mais sans regret. « Le rendu est parfait. »
Même enthousiasme pour Kevin Garnier et son « Monster Hunter » qui devra revoir son tatoueur au moins trois fois avant de terminer cette pièce. « Cette première session est très prometteuse. »