Dimanche Ouest France (Morbihan)
Le Kan ar Bobl fait son retour dans le pays d’Auray
Pour la première fois depuis longtemps, le pays d’Auray a accueilli, hier, une des phases éliminatoires du concours Kan ar Bobl (le chant du peuple). Public et participants ont afflué.
Pour la première fois depuis un bon quart de siècle, le pays d’Auray a accueilli, ce samedi 25 mars 2023, une des phases éliminatoires du Kan ar Bobl (le chant du peuple).
Public et participants ont été à la hauteur de ces jolies retrouvailles, sérieuses et joyeuses : plusieurs centaines de personnes se sont pressées à la salle Émeraude, mise à disposition par la commune de LocoalMendon (Morbihan) . La finale du Kan ar Bobl, qui fête ses 50 ans, se déroulera mi-avril, à Pontivy.
L’accueil de ce rendez-vous à Locoal-Mendon s’inscrit dans le cadre des animations du Mois du breton, avec la Maison de pays Ti Douar Alré, les associations Kerlenn Sten Kidna et ar Vammen. Une vingtaine de bénévoles étaient mobilisés.
Les rencontres de pays du Kan ar Bobl ont lieu de janvier à début avril, dans toute la région, ainsi que Paris. Trois se passent dans le Morbihan : à Questembert, Plescop et donc Auray maintenant (qui prend le relais de Caudan).
« Une belle vitrine, un tremplin »
« C’est une belle vitrine, un tremplin, soulignent Daniel Carré, président de Ti Douar Alré, et Katell Peron, coordinatrice culturelle. Aujourd’hui, on a en tout dix-neuf passages en individuels et groupes, plus douze écoles » du pays d’Auray et au-delà. La sélection était ouverte à toutes les catégories : chant et musique, en individuels et groupes pour les deux ;
contes ; scolaires.
« Le Kan ar Bobl a été créé il y a cinquante ans pour faire ressortir des valeurs du peuple lui-même dans des directions traditionnelles, populaires : chant, musique, conte, rappelle Daniel Carré. Des voix importantes en ont émergé, par exemple Jean-François Quéméner et Denez Prigent. »
Sur la scène de la salle Émeraude, les prestations se succèdent. Président de l’association pluvignoise Plijadur cantë nouz, Jean-Claude Nizan propose une composition personnelle,
« pour la réunification de la Bretagne ». Originaires de Guérande, âgées respectivement de 25 et 23 ans, Clémence et Alexia viennent d’interpréter Par un beau soir, « une chanson entendue, collectée par Jean Le Crom en 1980 à Crédin », expliquent-elles.
Les deux soeurs ont déjà participé par le passé au Kan ar Bobl, avec leur maman. « Elle nous a habituées à chanter. C’est important la tradition orale, c’est notre patrimoine. »
Dans les gradins, de nombreux parents, à l’instar d’Harry, également
enseignant. « Mes enfants vont passer avec l’école publique de Brec’h », explique-t-il. Mahe, 5 ans, et Owen, 8 ans : « Pour le petit, c’est une découverte de la montée sur scène ; pour le grand, il est heureux de la retrouver. »
Le concours ? « Une très belle expérience », résument Alexia et Clémence. « Une transmission du chant entre les générations, importante pour toutes les personnes parlant breton »,