Dimanche Ouest France (Morbihan)
Schéma cyclable : 500 km à aménager en dix ans
Mobilités en Morbihan. Quelque 60 millions d’euros seront investis dans le volet « doux » du schéma de mobilités dans le Morbihan. 101 sections devant faire l’objet d’un aménagement ont été recensées.
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Voici peu, « et je caricature à peine, le Département, ce n’était que la route» , sourit Xavier Domaniecki, directeur d’un service qui gère un réseau morbihannais fort de quelque 4 100 km de voies. Désormais, sous la férule d’un président que l’on sait très porté sur le deux-roues, les paradigmes ont changé alors que la population va vieillir fortement et que le Morbihan devrait gagner 150 000 nouveaux habitants d’ici 2050, autant de nouveaux résidents appelés à habiter en deuxième ou troisième couronnes de ses principales villes.
Afin de tendre à une « inflexion des comportements », le Département s’est doté d’un chargé de mission en mobilités, Jean-Philippe Dusart. Il souhaite réussir à « mettre monsieur et madame Tout-le-Monde sur le vélo – ou dans un bus – pour accomplir des trajets de 4 à 5 km maximum, même si le vélo est une réponse mais pas l’unique solution ». Puis, dans l’optique de définir son schéma des mobilités, la collectivité a sollicité quinze communautés de communes, celle de Pontivy n’étant pas prête, celle de Lorient focalisée sur son propre projet.
« Cela va bien au-delà de notre périmètre d’intervention, reconnaît Xavier Domaniecki, mais jusqu’alors, il n’y avait pas de pilote dans l’avion ». La collectivité se dit aujourd’hui prête « à participer et financer toutes les mobilités, douces ou pas ».
Aires, bornes, abris…
Ce schéma inclut l’entretien et la sécurité du réseau routier mais aussi la création de parkings relais, d’aires de covoiturage, de bornes de recharge électrique, des voies cyclables jusqu’aux abris sécurisés pour les vélos. Pour ce seul volet « doux », le Département prévoit d’investir près de 60 millions d’euros, ces dix prochaines
années. La priorité consiste à réaliser « des pistes à fort potentiel cyclable, hors agglomération, proches de routes départementales fréquentées et reliant des pôles générateurs de mobilité » – entreprises, établissements scolaires, etc. – afin de favoriser l’intermodalité.
Au terme de cette large consultation, qui a associé les associations d’usagers, 101 sections à aménager, couvrant près de 500 km au total, ont été recensées. L’analyse de leur pertinence et de « leur concordance avec nos objectifs » se termine alors que le nouveau préfet Pascal Bolot rappelle que « les services de l’État et ceux du Département ont travaillé à la mise en commun des itinéraires cyclables » pour, notamment, « identifier les éventuelles discontinuités ».
Le schéma validé en juin
Outre « l’enjeu majeur » que constitue l’aménagement cyclable de l’axe Vannes-Auray et alors que 3 km seront déjà opérationnels entre Le Bono et
Baden cette année, Xavier Domaniecki évoque la conduite de deux expérimentations : l’une le long de l’axe à 70 km/h reliant Vannes à Arradon ; la seconde sur les 2,5 km séparant Hennebont et l’EPSM Charcot à Caudan. Coût de cette opération, inaugurée au printemps : 800 000 €. « Nous proposons un haut niveau de service, à la Néerlandaise, souligne Jean-Philippe Dusart. Mais nous ne pourrons pas le faire partout. »
De fait, si le Département a saisi là « une opportunité foncière » , il se retrouve tiraillé entre la manne de financements qu’accorde l’État et les contraintes de l’objectif Zéro artificialisation nette à l’horizon 2050 : ainsi,
comment créer de nouvelles voies sans consommer plus de foncier ? « L’équation n’est pas simple » alors que les vice-présidents des communautés de communes sollicitées vont être de nouveau consultés sur ce schéma.
En juin, dès lors qu’il aura été validé par les élus, un programme pluriannuel d’investissement sera établi et les premières études de faisabilité chiffrées engagées. 500 km de voies cyclables supplémentaires dans le Morbihan ? « Il faut admettre que cela va prendre un peu de temps… »