Dimanche Ouest France (Morbihan)
Séné, la bonne élève de l’usage du vélo en ville
Classée première ville bretonne pour l’usage de la bicyclette, la commune de Séné, près de Vannes, favorise depuis plus de vingt ans les différentes pratiques du vélo dans l’ensemble de son territoire.
Avec une note de 4,47 sur 6, la commune de Séné a été sacrée, en février 2022, première ville cyclable de Bretagne. Fruit d’un sondage de la Fédération des usagers de la bicyclette (Fub), ce résultat consacre l’incontestable réussite de la politique vélo mise en place par la municipalité. « Quand on regarde la carte du réseau cyclable, sur le site de l’agglo de Vannes, Séné est tout imprégnée de vert, se félicite Sylvie Scullo, la maire. Mais on s’appuie sur un historique, un héritage. »
La première mesure a été de ne plus affecter aux seuls agriculteurs le réseau de chemins d’exploitation, mais de l’ouvrir aux vélos et aux piétons. « Ce réseau, robuste, large et agréable, s’est enrichi, au fil du temps, d’une réflexion sur le vélo utilitaire. »
Instituer une culture vélo
Au début des années 2000, de nombreuses pistes cyclables ont vu le jour, de quartier à quartier, du bourg au Poulfanc. Vingt ans plus tard, la commune installait son premier « chaucidou ». « La voie n’était pas assez large pour réaliser un aménagement classique », précise Yvan Fertil. Conseiller municipal délégué à la voirie et membre de la commission urbanisme et déplacement, l’élu est aussi à la tête du « groupe citoyens vélo ». Celui-ci fédère une cinquantaine d’habitants et vise à « instituer une culture vélo dans la commune », en travaillant sur les aménagements, la sécurité et l’animation autour du vélo.
Le gros chantier du raccordement à Vannes
Outre le vélo loisirs ou pour les familles, la commune veut favoriser les autres pratiques : le « vélo-taf » ou le vélo sportif. C’est la raison pour laquelle elle a mis en place un second itinéraire « moins bucolique », au niveau du bois vert, mais qui permet de couper et d’être « plus rentable ».
Sur ce mandat, il est simplement prévu de « sécuriser les gros rondspoints pour les vélos, en réduisant la vitesse et en mettant en place des sas d’entrée et de sortie. »
Le projet le plus important est piloté par le bureau d’études techniques de Vannes, « qui sait faire des coronapistes ». Il porte sur le raccordement avec la route de Nantes. « Il va falloir concilier le vélo et la voie de bus centrale. Cela risque d’être cher et long, mais le besoin est immédiat »,
relève Yvan Fertil, en évoquant une « rupture d’itinéraire » en sortie de Séné. « C’est la zone la plus dangereuse
et la moins équipée, mais aussi la plus difficile à faire. »