Dimanche Ouest France (Morbihan)
Le chaucidou, grand incompris du partage de la route
Vous connaissez le chaucidou, cette chaussée où la voie centrale est trop étroite pour deux voitures ? Utilisé pour réduire la vitesse des automobilistes et donner la priorité au vélo, il n’est pas toujours compris.
Non, ce n’est pas un bonbon, une marque de chaussons ou une spécialité régionale. Apparu dans la fin des années 90 dans les agglomérations qui voulaient faire un peu de place aux vélos, le chaucidou n’a pas encore réussi à se faire un nom et encore moins à faire comprendre son fonctionnement. Un chaucidou, c’est quoi ? C’est une Chaussée circulation douce. Cette dénomination vient de la Suisse, où il a fait son apparition dès 1997.
Chaussée à voie centrale banalisée
En France, on lui a préféré la dénomination chaussée à voie centrale banalisée. Ça sonne moins bien, mais ça devait permettre d’être plus compréhensible. Sa définition est très claire : « La Chaussée à voie centrale banalisée (CVCB) est une chaussée sans marquage axial, dont les lignes de rive sont rapprochées de son axe, formant ainsi une « voie » centrale bidirectionnelle et deux larges accotements revêtus appelés « rives ». En cas de croisement, le chevauchement de cette ligne de rive est permis, sous réserve d’être attentif à la présence de cyclistes pouvant y circuler. »
Ce n’est pas encore assez clair pour
vous ? On va reprendre depuis le début. Le chaucidou, c’est une chaussée qu’on a divisée en trois voies : deux pistes cyclables séparées
par une unique voie centrale de la largeur d’une voiture. Pour les vélos, c’est simple. On roule à droite, sur sa voie. Pour les voitures, on roule dans sa voie, au centre, et si un véhicule arrive en face, on se rabat sur la bande de droite, en se positionnant derrière les vélos si elle est occupée.
Pour que ça fonctionne sans danger, il faut que la vitesse y soit réduite, souvent à 30 ou 20 km/h pour une bonne cohabitation entre cyclistes et automobilistes. C’est une solution peu onéreuse pour les collectivités, car il faut juste un peu de peinture.
Un fonctionnement peu compris
Ça, c’est sur le papier. Dans les faits, on voit régulièrement les voitures rouler à droite et se déporter à gauche pour doubler les cyclistes… Pire, à Lorient, une voiture avait même été flashée à 110 km/h… sur un chaucidou qui offrait un raccourci aux automobilistes excédés par l’attente interminable aux ronds-points autour d’un échangeur de la RN 165…
« Pour être exploitable, cette solution doit être comprise et utilisée »,
explique David Mourre, membre du Claav, le Collectif Lorient agglo à vélo, un référent du vélo qui note qu’aux entrées des chaucidou, il y a un petit panneau explicatif. Mais est-il vu ? Et surtout compris ?….