Dimanche Ouest France (Morbihan)

Un couple de skippers à la barre du Jean et Jeanne

Le Sinago Jean et Jeanne a retrouvé son mouillage, à Port-Anna. Hier, Clarisse Crémer et Tanguy Le Turquais ont navigué jusqu’au club de La Mouette sinagote, à Moustérian.

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Clarisse Crémer et Tanguy Le Turquais, un couple de navigateur­s.

Pourquoi avez-vous accepté l’invitation de l’associatio­n Un Sinago pour Séné ?

Nous sommes venus exprès de Paris. Il était important de venir là où ma passion a commencé. Je voulais faire découvrir le golfe du Morbihan à Clarisse, dont je parle tant et qu’elle ne connaissai­t pas. J’ai passé ma scolarité à l’école Claude-Aveline, à Langle, où j’habitais. Ainsi, pendant dix ans je me suis baigné à Port-Anna, aux côtés du Jean et Jeanne, sans oser monter à bord. Naviguer dessus était alors l’un de mes rêves. Pour moi, c’est plus un symbole qu’un bateau. Pour notre fille Mathila, qui a 6 mois, c’est la première sortie en mer, et en plus dans le golfe du Morbihan, qui m’est cher. Je suis donc très content. C’est à Port-Anna que j’ai appris à nager, et à La Mouette sinagote que j’ai appris à naviguer. Je souhaitais venir à la rencontre des jeunes navigateur­s d’un club qui m’a permis de tirer les premiers bords de ma carrière.

Le Sinago est un bateau où l’homme et la femme ont tous deux une place égale. Que pensez-vous de la parité dans le monde de la voile ?

Il n’y a pas de raison pour qu’une femme ne navigue pas. La parité met plus de temps que prévu à entrer dans les moeurs. Mais la situation change, et l’on voit de plus en plus de femmes à la barre de bateaux. De grands noms ont déjà marqué la voile. Clarisse en est une belle ambassadri­ce. Notre fille fera ce qu’elle veut. Étant née dans une famille de « fous », il faudra qu’elle s’adapte. Il ne serait pas étonnant qu’elle soit contaminée par notre passion. Nous sommes un couple de navigateur­s. Cette parité, on la vit donc quotidienn­ement. Nous aimerions que la question ne soit plus posée, car on aurait enfin résolu ce sujet. Nous allons essayer tous les deux de faire le Vendée Globe.

Vous qui évoluez sur des « bêtes de course », que pensez-vous de la navigation sur un Sinago ? Grâce à ses deux voiles, le bateau marche bien, même si nous n’avons pas encore assimilé tous les réglages pour le faire avancer plus vite. Cela fait du bien d’être sur ce bateau, car on ne stresse pas. Le calme est réconforta­nt. Aucun bruit, aucun craquement par rapport à nos bateaux de course. Sur un Imoca, on est toujours sur le qui-vive, car la moindre fausse manoeuvre peut s’avérer fatale. Sur nos bateaux exigeants, on oublie un peu la détente et pourquoi on navigue par amour pour la mer. Le Sinago reste quand même un bateau technique, dont il faut appréhende­r le fonctionne­ment.

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Première sortie en mer pour Mathilda, la fille des navigateur­s Clarisse Crémer et Tanguy Le Turquais.

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