Dimanche Ouest France (Morbihan)
8e marche contre « une agro-industrie mortifère »
Lorient - Le collectif de la Marche contre Bayer-Monsanto a organisé sa 8e mobilisation ce samedi 20 mai. Le rendez-vous international a mobilisé 500 personnes.
La mobilisation
« Les lobbies de la chimie ont atteint un niveau impossible et impensable, a dénoncé Pierre Avril, militant et paysan du Morbihan, en préambule de la 8e Marche contre Bayer-Monsanto, à Lorient, ce samedi 20 mai. Ils ont atteint le Graal des écocides, de l’influence sur l’agro-industrie, les finances, tout un panel de grands décideurs. »
Il y avait de la colère, et de la joie aussi de se retrouver, de ne plus être seul face aux chiffres scientifiques évoquant l’effondrement de la biodiversité, pour dénoncer l’usage des pesticides, l’agro-industrie, les fermes usines… « Je n’en peux plus, ça ne bouge pas assez, bout cette jeune militante en plein cortège. On défile gentiment, en musique, et tout continue. »
Lutter contre la dépendance
Cette dépendance à des protéines OGM, importées et déchargées notamment au port de commerce de Lorient, « c’est le problème sévère de la Bretagne », commentait dans nos colonnes vendredi 19 mai, Daniel Cueff, vice-président à la région Bretagne.
« Le tonnage débarqué en une année à Lorient, c’est l’équivalent d’un département un peu plus grand que le Morbihan en surface
agricole utile, a calculé Patrick Pichon, membre du collectif de la Marche. Autrement dit, c’est de l’élevage complètement hors sol. » Et de pointer toutes les conséquences des fermes usines pour les sols, la qualité de l’eau, de l’air… « Nous avons maintenant des chiffres qui montrent clairement que pendant les périodes
d’épandage, au printemps, toutes les villes bretonnes enregistrent des dépassements de seuil du taux d’ammoniac dans l’air. »
Toute la journée, autour de stands militants et durant une grande déambulation, le joyeux cortège a réclamé un changement radical. « C’est un acte politique fort qu’il faut poser.
En France, on soigne les effets des pesticides sans chercher plus loin. »
Et les militants de s’inquiéter d’autant plus que « le gouvernement donne un blanc-seing pour l’usage des pesticides, on assiste à un retour en arrière. »