Dimanche Ouest France (Morbihan)
Tribute festival, pourquoi les fans y sont accros ?
L’association Pulse Événements a organisé un Tribute festival à Saint-Guyomard, nom de ces fêtes musicales qui mettent à l’honneur des groupes qui reprennent les titres de leurs idoles.
The Cure, Depeche Mode ou encore The Doors, l’affiche du festival Tribute Band ferait pâlir d’envie n’importe quel aficionados de musique. Mais, ce samedi, ce ne sont pas les originaux qui investissent la scène installée à Saint-Guyomard, c’est plutôt des musiciens fans absolus de groupes cultes, qui reprennent leurs chansons voire leurs costumes, maquillages ou mimiques.
Différence de prix
Cette pratique, appelée Tribute, a bien des fidèles comme Mikaël Pascaud et Anne Mauvais. Les concerts ne débutent que dans une heure et demie, mais le couple de festivalier est déjà présent sur le site en ce début d’après-midi. « Goldman, U2, AC/DC, Pink Floyd… J’ai dû faire une bonne dizaine de tributes », énumère Mikaël Pascaud, de Guénin. Et pour lui l’argument est clairement financier : « C’est beaucoup moins cher. Là, il y a six groupes qui jouent et on en a que pour 30 €. Si je veux aller voir Metallica par exemple, j’en ai au moins pour 200 € », compte l’homme, tee-shirt tête de mort sur le dos.
Une différence notable pour une prestation quasi similaire selon sa compagne. « Musicalement et vocalement on a l’impression d’avoir le même chanteur. Je ne pense pas qu’un aveugle ferait la différence », juge la femme de 53 ans, alors que les répétitions débutent. Et parfois même avec un peu plus « de pêche »,
selon Daniel Le Maire, qui prend l’ombre à quelques dizaines de minutes du début de concert. « Je suis allé voir les Guns au Hellfest, on voyait qu’il y avait de l’âge… », abonde le retraité de 65 ans.
« Retrouver l’identité de ces groupes qu’on ne verra plus »
L’opportunité de voir des artistes difficiles d’accès ou qui ne se produisent plus rentre aussi en ligne de compte. « Ça permet de voir des groupes qui ne passent pas par ici, comme The
Doors ou The Cure », souligne Christiane Serazen, devant la prestation de So Cure. Son frère, Pascal Serazen confirme : « Les grands groupes sont à Paris ou Marseille, mais dans la région, c’est plus compliqué. » Voire parfois impossible, à l’image des groupes séparés, ou dont les membres sont décédés, à l’image de Freddy Mercury, le chanteur de Queen. « On souhaite retrouver l’identité de ces vieux groupes qu’on ne verra plus jamais », éclaire l’homme de 54 ans. La nostalgie est aussi présente
dans la bouche des festivaliers.
L’objectif est de « retrouver les groupes que j’écoutais quand j’étais jeune », pour Phillippe Roux. Et pourquoi pas se servir du phénomène Tribute pour transmettre le virus à la jeune génération ? La fille du quinquagénaire est en tout cas présente pour sa première fête du genre et apprécie les prestations musicales. « On l’a bercé avec ses groupes », sourit son père.