Dimanche Ouest France (Morbihan)
La Marche des fiertés grandit avec 1 500 personnes
La troisième édition de la Marche des fiertés, qui défend les droits et la visibilité des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, trans) , a réuni environ 1 500 personnes à Lorient, hier.
Dans une ambiance colorée, la troisième édition de la Pride à Lorient, autrement appelée Marche des fiertés, a réuni une foule bigarrée hier. Les manifestants, autour de 1 500 selon la police, ont défilé dans les rues du centre-ville pour défendre les droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, trans).
Un niveau de participation en progression continue, qui a doublé depuis la première manifestation en 2021. « C’est rassurant », lâche rapidement une jeune femme, qui avait participé à son lancement. « On commence à être rodés, on apprend de nos erreurs et on corrige », sourit Sam, l’un des neuf membres du collectif organisateur.
« On vit toujours dans la crainte »
Ce dernier avait notamment prévu un service d’ordre, des street medic, des ravitaillements en eau… De fait, aucun incident n’avait été déclaré en fin d’après-midi, contrairement aux années précédentes où des jets d’oeufs sur le cortège avaient été observés.
Des mauvais gestes qui ne surprennent pas Lisa, 20 ans. « Même si beaucoup de choses ont progressé, on vit toujours dans la crainte », ditelle. Cette militante venue de Vannes (Morbihan) explique avoir déjà subi des agressions verbales dans la rue.
« Si on marche aujourd’hui, c’est aussi pour se réapproprier l’espace public en exprimant de la joie », appuie-t-elle.
Une joie portée par des manifestants relativement jeunes, voire très jeunes, à l’image des organisateurs, dont seulement deux sont majeurs. « Ce sera l’un des défis des prochaines années, être davantage intergénérationnel », reconnaît Sam, 21 ans. Pour toucher un public plus âgé, le collectif envisage par exemple de communiquer davantage sur Facebook.
Débat sémantique
Certains, comme Martial Le Toullec, 38 ans, ont déjà répondu présents. Venu avec ses camarades de AIDES Bretagne, l’association de lutte contre le sida dont il est trésorier, le Rennais estime que « si le vocabulaire a évolué, les combats n’ont pas changé ».
« Oui, il y a beaucoup de nouveaux mots », convient Lisa. « Et tellement de nouveaux drapeaux, on s’y perd un peu », ajoute, à côté d’elle, Maxime. « Certains trouvent ça encombrant mais je ne suis pas d’accord, reprend la jeune Vannetaise. C’est une richesse, comme une langue qui évolue. C’est beau, car avec on fait attention à tout le monde. »