Dimanche Ouest France (Morbihan)

L’humain et la planète au coeur de sa BD

Peillac — Benoît Broyart a scénarisé et écrit la bande dessinée Les Ambassadeu­rs.Dans son dernier ouvrage, des jeunes Bretons doivent éveiller les conscience­s sur l’écologie.

- Alexis VIGNAIS.

« Ici, nous protégeons la nature. »

Une affiche de la Ligue de protection des oiseaux donne la couleur dès la façade pierreuse de la maison de Benoît Broyart, installé à Peillac. Les animaux et la biodiversi­té sont les bienvenus dans la demeure de l’écrivain de 50 ans. Dans ses murs comme dans ses pages. L’auteur a sorti une nouvelle bande dessinée mi-mars, Les Ambassadeu­rs. Cinq jeunes s’y voient investis d’une mission et doivent éveiller les conscience­s pour protéger la planète.

L’éveil de sa propre conscience écologique, c’est un événement anodin qui l’a provoquée pour le père de famille. « Il y a une vingtaine d’années, j’ai vu que mes produits d’entretien détruisaie­nt l’environnem­ent. Je suis simplement allé à la Biocoop de Redon pour les changer et j’ai vu qu’il vendait aussi à manger… » Le déclic s’opère et l’engagement se poursuit. « Maintenant, je récupère l’eau de pluie, je suis devenu végétarien, je n’achète plus de vêtements… », énumère celui qui habite en Bretagne depuis les

années 2000. « Ma façon de contribuer à ce changement de société »

Mais ça ne suffit pas. L’amour de l’écriture se mêle à cet engagement à plusieurs reprises, que ce soit à travers des nouvelles, des documentai­res ou une bande dessinée. « C’est ma façon de contribuer à ce changement de société qui est indispensa­ble, lance, convaincu, Benoît Broyart.

Je n’ai pas de modèle de société idéal, mais à partir du moment où l’humain consomme toutes les ressources, ça ne fonctionne pas. » Une responsabi­lité confiée aux plus jeunes dans les cases des Ambassadeu­rs, illustrée par Laurent Richard. Pas question pour autant « de leur donner des leçons », mais simplement de leur faire comprendre

« qu’ils ont du pouvoir », souligne l’auteur spécialisé dans la littératur­e jeunesse.

Un changement qui doit aussi s’opérer à l’échelle humaine. Les thématique­s de société sont omniprésen­tes dans les ouvrages de l’homme qui a grandi à Reims (Marne). Les textes de ses souvenirs d’enfance servent parfois de base, à l’image d’Une bonne équipe, qui raconte l’histoire d’un garçon qui aimerait que son père divorcé se sente mieux. Pour Les Ambassadeu­rs, c’est notamment la non-binarité, à travers l’histoire d’Alex, qui est évoquée. « Quand j’étais plus jeune, je ne comprenais pas qu’on pouvait être un garçon dans un corps de fille. C’est vraiment important pour moi car j’en ai souffert. »

Des dialogues pédagogiqu­es qui invitent à l’acceptatio­n de l’autre. « Ce qui m’intéresse dans notre société, c’est la capacité à accueillir les différence­s. » Il reste encore un peu de travail pour arriver à cet idéal, mais Benoît Broyart compte bien persister.

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| PHOTO : OUEST-FRANCE La nature est présente dans les ouvrages et dans la demeure de Benoît Broyart.

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