Dimanche Ouest France (Morbihan)
Au Trophée Roñsed-Mor, les jeunes mis en lumière
La 36e édition du Trophée Roñsed-Mor a accueilli 230 participants, venus de toute la région vendredi 10 et samedi 11 mai, à Locoal-Mendon. Parmi ceux-ci, de nombreux jeunes.
Sur le parvis de la salle Émeraude, à Locoal-Mendon, ils s’entraînent dans une belle effervescence, ce vendredi soir 2024. Tous ont moins de 20 ans. L’ambiance ? « Joyeuse, sérieuse et conviviale », apprécie Martin Lacoult, 14 ans, jeune sonneur originaire de Plougastel (Finistère). Dans quelques minutes, ils participeront dans leurs catégories respectives à la 36e édition du Trophée Roñsed-Mor, organisée vendredi 10 et samedi 11 mai par le bagad qui fête ses 55 ans.
« Une belle édition avec 230 compétiteurs contre près de 200 l’an dernier », se réjouit Frédéric Pennamen, président du Roñsed-Mor. Parmi ces participants, alors que le Festival interceltique de Lorient (Fil) mettra aussi à l’honneur la jeunesse celte cet été, les jeunes n’étaient pas en reste à Locoal-Mendon.
« Une culture vivante »
À l’image d’Iwan Le Rézollier, 15 ans, en caisse claire, membre de la Kevrenn Alré, le bagad d’Auray. « J’ai commencé petit, avec mon père. J’aime ce côté jeunesse qui perpétue la tradition. La culture bretonne, ce n’est pas que des vieux qui dansent en se tenant par le petit doigt. C’est une culture vivante. On est là pour la perpétuer. »
Vannetais joueur de caisse claire, Gwen Blanchard, 18 ans, appuie : « Dans les catégories, il y a beaucoup de jeunes. » Gwenvel Floc’h, 17 ans, sonneur de Morlaix, rebondit : « Les plus actifs, on se retrouve lors des concours solistes. On se connaît tous. C’est toujours une bonne expérience avec les copains, très sympa, festif. » Le Finistérien est penn cornemuse du bagad de sa ville, tout en étant secrétaire de l’association : « La cornemuse, c’est une passion. Et mon bagad, j’y tiens,
résume-t-il. Je suis également au bagad jeunes formé par la fédération Sonerion. Cette année, on jouera notamment au Fil. »
C’est « important de conserver la culture et de s’investir, d’être bénévole à des Trophées par exemple »,
prolonge Gaidig Beauvais, 15 ans, membre du Roñsed-Mor. Elle joue de la caisse claire depuis neuf ans et participe à des concours depuis six ans : « À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de filles. Depuis deux ans, on en voit de plus en plus. » Au bagadig de Vannes et en intégration du bagad, Romane Coquin-Rio, 14 ans, rebondit : les concours, cela permet « de progresser » grâce aux commentaires, « de se retrouver avec des personnes d’autres bagadoù, d’apprendre de leurs idées ».
Bond des inscriptions
Également au bagad du RoñsedMor, Yann-Tudi Ruaud, 17 ans, a débuté à 8 ans la cornemuse, un instrument « où il y a toujours à apprendre » . Ce qu’il apprécie ? « Être avec tout le monde, les amis, les répétitions, la bonne ambiance. » En moins de 20 ans et moins de 15 ans, les solistes cornemuse étaient 36 inscrits à Locoal-Mendon, soit « plus du double de l’an dernier », se réjouit Romain Toulliou, à l’organisation. Les programmer vendredi soir, c’est une façon de « mettre en avant ces jeunes sonneurs ».
Samedi matin, c’était le tour des jeunes en lice en caisse claire, une bonne vingtaine. « Je ne me suis pas raté », sourit Arthur Dap-Belot. À 9 ans, le Carnacois a pris part à son deuxième concours, après Vannes jeudi, catégorie moins de 11 ans. Il commence en caisse claire, un instrument dont « j’aime bien le son », souligne-t-il. « On a découvert par un ami et Arthur s’est pris de passion »,
glisse Stéphany, sa maman.
De son côté, Arthur Deal, 13 ans, membre du bagadigan la Kevrenn Alré, s’est lancé après avoir vu des vidéos de caisse claire : « Cela m’a plu. » Ce samedi 11 mai 2024, pour son premier concours, il était «un peu stressé ». À 12 ans, Tom Raulo s’investit à la fois en danse bretonne avec les Festerion à Pluneret et, versant caisse claire, à la Kevrenn. «La musique m’a toujours plu », glisse-til.
À la Kevrenn, « le pupitre caisse claire est très jeune, 15-20 ans »,
reprend Iwan Le Rézollier. Au Roñsed-Mor également, comme dans tout bagad, la transmission est un vecteur crucial : « Les jeunes, c’est un investissement pour nous, souligne Frédéric Pennamen. Au-delà de tout leur travail, ils nous apportent beaucoup, de la remise en cause permanente et on compte sur eux comme association pour renforcer nos rangs. » Cela « crée une vraie dynamique, une ambiance. On est fiers d’eux ».