Dimanche Ouest France (Vendee)
Le Gois, une route mythique gravée dans les esprits
Noirmoutier- en- l’Île – Mythique route submersible qui relie la métropole à l’île, le passage du Gois est, pour beaucoup, synonyme de nostalgie. Nous avons récolté certains de vos souvenirs.
Chaque année, en moyenne 1 050 véhicules empruntent le passage du Gois qui relie l’île de Noirmoutier à la métropole. En période estivale, ce chiffre peut atteindre les 2 300 véhicules.
Avant la construction du pont, en 1971, le passage du Gois était la seule route permettant, deux fois par jour, de se rendre sur l’île. Une période dont Monique Giraud se souvient : « Ma marraine habitait Noirmoutier. Quand nous allions déjeuner chez elle, il n’y avait pas de pont. C’était toute une expédition car la voiture n’était pas neuve et il ne fallait surtout pas tomber en panne. Une nuit, avec les secousses liées aux pavés, le pot d’échappement est tombé. Nous sommes rentrés à la maison avec un son assourdissant. »
Mary Pied, elle, se souvient de l’attente précédant la marée basse : « Quand il n’y avait que le Gois pour rentrer à Noirmoutier, on attendait de longues heures, chez Georgette. Elle restaurait, alertait en cas de problème et réchauffait les naufragés corps et âme. Le Gois c’était une aventure : vaincre la mer à tout prix. »
La route des moments heureux
Malgré la construction du pont, nombreux sont les touristes, ou les locaux, à s’aventurer sur la route submersible. Pour Éric Blin, le passage est synonyme de vacances : « Depuis 61 ans, je reste fidèle à ces quelques kilomètres de pavés qui ouvrent la voie des vacances. J’ai le souvenir des embouteillages qui nous permettaient, mes frères et moi, de quitter la 404 surchauffée pour traverser à pied » , témoigne- t- il.
Les pieds dans l’eau en quête de palourdes, Anne- Lise Riteau revit les moments heureux passés avec ses enfants : « Quand les garçons étaient petits, ils pataugeaient dans les “lacs” laissés par la mer, s’éclaboussaient ou chahutaient. Quand arri
vait le moment de rentrer, nous passions par la phase “vase jusqu’aux chevilles”. Deux ou trois glissades plus tard et nos tongs récupérées, nous rincions notre récolte à l’entrée du Gois et rentrions prendre une bonne douche ! »
Loin d’être uniquement un lieu de détente, le passage du Gois est parfois le théâtre de défis sportifs en tous genres.
À l’image des cyclistes du Tour de France qui l’ont traversé, Émilie Jeanot a tenté de vaincre la marée : « Le passage du Gois c’est un souvenir de vacances mais aussi un incroyable sprint à vélo pour le traverser avant la montée de la marée. Mais mauvais calculs obligent, nous n’avions pas pu faire l’aller- retour comme prévu, ce qui nous a valu un superbe détour par les marais du
côté de Beauvoir- sur- Mer pour prendre le pont de Noirmoutier. »
Avec des copines, c’est avec de l’eau jusqu’aux aisselles qu’Audrey Biteau a emprunté le Gois en octobre 2022 : « Nous nous sommes lancé le défi de traverser le passage du Gois en longe côte ! Nous l’avons passé dans le sens Barbâtre – Beauvoir à marée descendante, avec de l’eau jusque sous les bras. C’était une première pour nous toutes et quelle joie d’être en plein milieu du Gois entouré d’eau ! »
Malgré son charme, le passage du Gois reste soumis au rythme des marées et peut s’avérer hostile en cas d’imprudences. Alors, si la traversée vous tente, n’oubliez pas de consulter les horaires des marées.