Dimanche Ouest France (Vendee)
Trois classes d’écart
Malgré une bonne entame, le Sco s’est incliné pour la 22e fois cette saison, hier soir à Lens (2- 0). Encore une fois, il a été mis à mal par ses propres errances, en plus de la qualité adverse.
Très vite, hier à Lens, une question a traversé les travées de Bollaert : estce que Lens, qui a une place à défendre sur le podium, n’allait pas prendre cette équipe angevine de haut ? L’interrogation était légitime, tant l’écart de niveau, eu égard à la forme du moment des deux équipes, était abyssal. Et elle s’est vérifiée sur le terrain. Vingt minutes durant, le Sco a tenu en respect le troisième de Ligue 1, sans qu’on sache vraiment qui était à l’origine de ce début de match poussif. Était- ce Angers, grâce à « la légèreté et l’insouciance » réclamées par Alexandre Dujeux, son nouvel entraîneur, vendredi ? Ou était- ce les Sang et Or eux- mêmes qui faisaient preuve de suffisance, à l’image de cette longue séquence de grand n’importe quoi dans la surface de Samba qui aurait très bien pu déboucher sur un but angevin (18’) ?
Toujours est- il que cette phase de jeu à sonner le glas des maigres espoirs du Sco. Dans la foulée, Lens, à quatre derrière au coup d’envoi, est repassé dans son schéma habituel en 3- 4-2-1 et tout est rentré dans l’ordre. Angers n’a plus vraiment vu le jour. Il n’a terminé la rencontre qu’avec trois tirs, dont un cadré (de Niane), et sa meilleure occasion n’est intervenue qu’à un quart d’heure du terme quand Bahoya manquait le cadre après avoir profité d’un mauvais dégagement du portier néo- international (74’).
À ce moment- là, l’affaire était jouée, et Lens déroulait tranquillement sa prestation qui avait donc débuté au moment de ce changement tactique. « C’était compliqué et il fallait passer à autre chose, estime l’entraîneur lensois Franck Haise. Ensuite, l’équipe a vite trouvé ses repères et ça a changé le match. »
« On avait bien débuté mais ces buts nous font mal »
La concrétisation de ce choix tactique est en effet arrivée très vite puisque Fofana, bien lancé par Abdul Samed, trompait Bernardoni (1- 0, 26’). Après deux arrêts, dont un magnifique sur une frappe d’Openda (8’), le gardien angevin devait déjà s’incliner une première fois. Puis une deuxième, quand, sur une mauvaise passe de Bamba, Thomasson servait Openda qui se jouait de Camara pour doubler la mise (2- 0, 30’). Encore une fois, le Sco n’a pas vraiment plié. Il a rompu de suite, dès lors que Lens a appuyé dur l’accélérateur. « On avait bien débuté, mais ces buts nous font mal à la tête, estime Alexandre Dujeux. D’autant que ce sont des buts qu’on aurait pu éviter. Ça fait mal contre une équipe comme Lens, c’est difficile de rivaliser. » C’est surtout une vieille habitude. Comme si les difficultés n’étaient pas assez nombreuses comme ça, le Sco s’en rajoute quelques- unes en aidant l’adversaire à marquer.
Ou en étant totalement spectateurs de son propre match, comme sur le troisième but, dès la reprise de la seconde période. Au bout de 26 secondes de possession, 11 passes depuis l’engagement et des déplacements de grandes classes, Openda prenait encore le dessus sur Camara et ajustait une nouvelle fois Bernardoni (3- 0, 46’). Parfois, on a l’impression que le Sco ne fait pas le même sport que son adversaire et ce but en est la parfaite illustration. « J’ai senti des joueurs qui avaient envie de faire un gros match, ce soir. On l’a senti dans l’entame, dans la préparation de match. Mais c’est vrai que quand on prend un but, il y a une certaine fragilité, avec les événements récents qui font que ce n’est pas évident. Ensuite, on assiste à unmatch entre une équipe qui manque de confiance et une autre en pleine confiance. Forcément, ça fait une grosse différence », estime Alexandre Dujeux, qui va pouvoir souffler un peu. Le week- end prochain, le Sco ne perdra pas : c’est la trêve internationale.