Dimanche Ouest France (Vendee)
De Colo, bourreau d’un Cholet très costaud
Asvel - Cholet : 85-79. Sans Campbell et Curier, les joueurs de Laurent Vila ont failli faire tomber le triple champion de France. Mais Super- Nando était là…
La soirée choletaise se résume en deux nouvelles. La mauvaise, c’est que l’équipe de Laurent Vila est éliminée de la Coupe de France. La bonne, c’est que même sans TJ Campbell et Gaylor Curier, elle a poussé l’Asvel dans ses derniers retranchements. C’est de très bon augure pour la Fiba Europe Cup (lire par ailleurs). « On est bien d’accord et c’est le sentiment qu’on a tous dans le vestiaire, positivait le coach de CB après coup. J’espère qu’on va garder ça jusqu’au bout. »
Au départ, pourtant, De Colo a tout fait pour que personne n’y croit. Dans une Arena Loire totalement acquise à la cause de CB, l’enfant de la Meilleraie a fait des misères à son club formateur : 8 points, 3 rebonds, 1 passe en 6 minutes, c’était le showNando et ça permettait à l’Asvel de prendre les commandes du match (21-16, 10’).
« Fier de mes joueurs »
Boris Dallo battait illico le rappel des troupes : passes aveugles ou dans le dos, pénétrations, rebonds. Le capitaine de CB était au four et au moulin, emmenant dans son sillage tout un groupe prêt à faire corps dans l’adversité. Avec du coeur et une grosse défense, l’équipe des Mauges venait donc souffler sur la nuque du champion (32- 30, 18’). Mais le groupe de TJ Parker a quelques tireurs d’élite dans son effectif et quand ça chauffe, ils savent dégainer.
Prenez Dee Bost : c’est lui qui remettait les Lyonnais devant juste avant la pause (39- 31, 20’). Et rebelote en fin de troisième quart, alors que Cholet mettait ses tripes sur le parquet. Auteur de 11 points, à 3/4 à trois points dans ce troisième round, le meneur US envoyait quelques banderilles qui faisaient chanceler Cholet (60- 53, 30’). Mais, même dans les cordes, la troupe de Laurent Vila remontait la garde et repartait au combat. Il fallait voir Ellis enfoncer Kahudi, ou Patton mettre le feu, de près comme de loin. Sans le show Dee Bost, sans doute CB aurait- il été déjà sur les talons de l’Asvel avant le dernier acte ( 60- 53, 30’), mais ce n’était que partie remise.
Avec une agressivité défensive de tous les instants, et sans jamais baisser la tête, Goudou- Sinha et ses partenaires irritaient de plus en plus des Lyonnais dont la fébrilité avait pris le pas sur le talent. Incapables de décrocher cette équipe façon sparadrap, ils voyaient CB revenir au pire des moments. À quatre minutes de la fin, Perry Ellis rentrait un énorme fade- away pour mettre Cholet aux commandes pour la première fois (69-70, 36’). Ellis une fois, Ellis deux fois : l’Arena Loire était en fusion (69-74, 37’).
Mais Nando De Colo (27 points) est un joueur hors- norme, ce n’est pas aux supporters de Cholet qu’il faut l’apprendre. Un passage en force provoqué par- ci, un shoot à mi- distance par- là, des lancers dont on sait qu’il peut les tirer les yeux fermés : le patron de l’Asvel remettait son équipe en ordre de marche tout seul, comme un grand, comme le géant qu’il est, tout simplement (75-74, 38’). Le match virait alors à l’irrationnel : Dallo de loin, Obasohan dans le trafic… Les deux équipes se rendaient coup pour coup. Jusqu’à un nouveau tir impeccable de Super- Nando, qui n’est définitivement pas tout à fait un être humain comme les autres.
Ce shoot, conjugué à un rebond capital de Fall, scellait le sort d’un match dont Cholet est un superbe perdant (85-79). « Je suis fier demes joueurs, acquiesce le coach de CB. On a donné tout ce qu’on pouvait, mais il y a eu deuxminutes de trop et Nando De Colo a fait la différence. »