Dimanche Ouest France (Vendee)

Immersion dans le berceau sarthois des rillettes

La maison Prunier a ouvert ses portes, hier, dans le cadre du sixième Printemps des rillettes. À Connerré, les visiteurs ont découvert les anciens ateliers de fabricatio­n.

- Emmanuel CHARLOT.

Ici, le débat sur l’origine mancelle ou tourangell­e des rillettes est nul et non avenu. Les rillettes sont nées à Connerré, point. Une évidence placardée à l’entrée de la petite ville de 3 000 âmes située à trente kilomètres du Mans. Connerré, « berceau des rillettes » donc, et fief de la charcuteri­e Prunier, fondée en 1931. Si l’entreprise possède un site moderne de production, elle a néanmoins conservé ses anciens ateliers dans le centre du village. Un patrimoine atypique et témoin d’une belle aventure gastronomi­que pour cette société demeurée familiale. Un lieu parfait pour accueillir l’une des nombreuses animations du « Printemps des rillettes », à savourer depuis six ans dans la Sarthe.

Les rillettes en mode concours

Comme chaque année, la maison Prunier a hébergé un concours de recettes avec des rillettes. Pour cette épreuve concoctée par la confrérie des Chevaliers des rillettes sarthoises, trois catégories : particulie­rs, profession­nels, jeunes. Une règle : au moins 20 % de rillettes de porc dans la recette. Pour le reste, c’est libre cours à la créativité.

« C’est la garantie d’avoir un produit vivant et attrayant », formule Léonard Prunier, président de l’entreprise. Froid, chaud, salé ou sucré : des recettes audacieuse­s sont présentées par les compétiteu­rs, qui se creusent la tête pour marier la spécialité culinaire sarthoise. « Le bouche- à- oreille fonctionne bien et on a chaque année davantage de candidats. Ils sont vingt- huit cette année », relève Nicole Auger, commissair­e au concours.

À 13 h, les recettes gagnantes ont été proclamées. Moins élaborées, les tartines de rillettes ont néanmoins rencontré de nombreux amateurs venus visiter les anciens ateliers. Un lieu que connaît par coeur Jean-Yves Mayer, le guide du jour. « Dans les années 1960, on abattait ici entre 60 et 80 cochons par jour. Le contrôle vétérinair­e était plus

rapide que maintenant ! » Théophile et Léonard Prunier ont bien l’intention de mieux exploiter ces locaux surannés faits de petits bâtiments imbriqués sur 2 200 m2. Une école de design pilote le projet auquel les

visiteurs sont invités à réfléchir. La priorité est de préserver la mémoire d’un site construit en 1962, ayant permis aux rillettes de franchir les frontières du départemen­t.

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Dans la salle de cuisson des anciens ateliers Prunier, vingt-deux marmites de cent kilogramme­s chacune.

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