Dimanche Ouest France (Vendee)
Cholet avait la tête à une autre capitale…
Cholet - Paris : 63-79. Entre une infirmerie qui fait le plein et une demi- finale européenne qui se profile, mercredi à Tallinn ( Estonie), Cholet n’avait pas les armes pour rivaliser contre Paris.
Les jambes à la Meilleraie, la tête à Tallinn. Voilà pour le résumé de la soirée de Cholet Basket, dont on peut raisonnablement penser que les joueurs n’auraient pas fait le même match face à Paris, s’il n’y avait eu la perspective de cette demi- finale de Fiba Europe Cup, mercredi prochain, sur le parquet du BC Kalev- Cramo ( Estonie).
« C’est dommage, mais j’ai un peu ce sentiment et j’espère que c’est ça, acquiesce Laurent Vila. Personnellement, j’avais déjà dit depuis la semaine dernière que notre priorité, c’était le match de mercredi. J’avais dit que je voulais faire tourner l’effectif par rapport aux absents et pour ne pas user les joueurs en vue de la demi- finale. Peut- être que j’ai injecté cette idée qu’il fallait se préserver. On tirera les conclusions à froid, mais c’était peut- être notre pire match à domicile. » Sans doute, mais il convient de planter le décor intégral de ce fiasco.
Le pied d’Artis, le dos de Robineau
Aux absences déjà programmées de Campbell et Curier s’est ajoutée celle d’Artis avant la rencontre. L’arrière américain souffre d’une douleur au pied et aurait sans doute tenu sa place si le match avait été capital. Mais Paris ne l’était pas avant Tallinn. « Dominic était partant pour jouer, mais il ne pouvait pas être à 100 % donc on l’a ménagé, valide le coach de CB. On n’a pas pris de risque et j’espère que ça portera ses fruits
pour mercredi. » Le staff médical va avoir du boulot d’ici- là. Parce qu’il y a le pied d’Artis, mais il y a aussi le dos de Robineau, qui s’est fait mal dans le troisième quart- temps et n’a plus rejoué ensuite. Quand ça ne veut pas…
Avec tout ça, on en oublierait presque qu’il y a eu un match hier. Il avait bien commencé pour Cholet, emmené par Bogdan Bliznyuk, dont on a aperçu une bonne partie de la palet
te. Avec 16 points, 2 rebonds, 2 passes et 2 interceptions, l’Ukrainien a confirmé qu’il savait faire beaucoup de choses sur un parquet. C’est lui, d’ailleurs, qui a porté l’équipe durant les huit premières minutes du match. Les huit meilleures de Cholet (20-12), avant que le train ne déraille…
Dès la fin du premier quart, tout est parti à vau- l’eau. Ellis, à qui le coach avait préféré Tillie dans le cinq, faisait par exemple une très mauvaise entrée. Il forçait ses tirs, donnait le sentiment de surjouer. Dallo perdait aussi pas mal de ballons, alors que Goudou- Sinha ne rentrait pas un tir. Rien n’allait dans le sens de Cholet, qui pouvait presque s’estimer heureux de n’avoir que 3 points de retard à la pause (35- 38, 20’).
Mais ce break n’arrangeait pas les affaires choletaises, au contraire. Sako et ses partenaires s’empalaient sur les barbelés érigés par l’équipe de la capitale, Evans en tête (2 contres en 3’). De son côté, Cholet négligeait les replis, manquait de rythme, d’agressivité et d’idées… Possession après possession, les Parisiens se faisaient donc la malle (39- 59, 27’).
Le match était déjà plié avant même la fin du troisième quart et il était écrit qu’il n’y aurait pas grandchose à retenir de cette soirée. Que dire de la fin de match ? Si ce n’est que Mathéo Leray amontré qu’il pouvait donner quelques minutes sans avoir froid aux yeux… C’est à peu près tout.
Au final, Cholet s’incline de 16 points ( 63-79) en jouant avec deux Espoirs ( Leray, Dufeal) et un cadet ( Salaun) sur le parquet. Ce n’est que la deuxième fois cette saison que CB perd deux matches d’affilée en championnat. Trois toutes compétitions confondues avec la Coupe de France.
Ce n’est pas la meilleure manière de préparer une demi- finale de Coupe d’Europe, mais quand le sort s’acharne…