Dimanche Ouest France (Vendee)

Des ados sur la trajectoir­e de FabioQuart­araro…

Les catégories­Moto5 et Moto4, destinées aux 10-15 ans, font leur arrivée en France, dans le cadre des meetings FSBK. Dans le peloton, peut- être le futur Fabio Quartararo…

- Bertrand JEANJEAN.

En France, la pyramide qui mène au MotoGP péchait un peu par la base. Fabio Quartararo a ainsi dû aller en Espagne pour progresser vers le sommet. Afin de mieux détecter et accompagne­r le « futur Fabio », la Fédération française de motocyclis­me a décidé d’introduire les Moto5 et Moto4 dans les meetings du Superbike, le FSBK.

« C’était le chaînon manquant entre la mini moto – qui apprend les bases et la dextérité sur des pistes de karting – et le Pré- Moto3, explique Patrick Coutant, un des dirigeants de la FFM. Avec le Moto5 et Moto4, les jeunes découvrent la vitesse, le pilotage, les relations avec les ingénieurs, la gestion des pneus, les grands circuits… »

« Comme une mini MotoGP »

Gabriel Pio, 12 ans, fait partie des pionniers du Moto4. Il a déjà goûté à la filière espagnole. En 2022, il a disputé le championna­t de Moto4, qu’il a terminé à la 11e place. Il rempile cette année avec l’ambition de se battre avec les meilleurs. L’arrivée de cette nouvelle catégorie en France, « c’est un plus, ça fait du roulage. Ici au Mans, ça lance ma saison », explique le jeune Lyonnais.

Sa moto, une BeOn de 150 cm³ fabriquée à Barcelone, a tout d’une grande : réglages, télémétrie, 180 km/h en pointe et le circuit du Mans bouclé en un peu plus de deux minutes, à 120 de moyenne. « C’est un peu comme une mini MotoGP », précise Gabriel Pio, qui évolue depuis plusieurs années au sein de l’équipe BRS, basée dans l’Ain. L’équipe compte un mécano pour chacune des six motos et également un coach, un ingénieur et un télémé

triste.

Comment coache- t- on de si jeunes pilotes ? « L’erreur c’est de vouloir griller les étapes, indique Jean- Dominique Brechon, patron de BRS et éducateur de la Filière France. Il y a la pression des parents, la pression de l’environnem­ent, mais, tant qu’on ne se fait pas plaisir, on ne performe pas. Ça reste des ados et il faut qu’ils s’amusent. Après, il faut bien travailler au collège. La moto, c’est la carotte. »

Les courses Moto4 / Moto5 font

désormais partie du programme du FSBK. « Nos jeunes pilotes côtoient déjà les Freddy Foray, Alan Techer ou Mike di Meglio, reprend Jean- Dominique Brechon. Pour eux, c’est un rêve éveillé, sur les grands circuits, dans les grands meetings. En France on a les infrastruc­tures et les éducateurs diplômés, ces courses comblent un vide. »

L’étape d’après, c’est Objectif Grand Prix, avec des machines plus puissantes ( Pré- moto3 et NSF 250). La catégorie existe depuis 2016 et a été reprise par la fédération il y a deux ans. Elle rassemble une vingtaine de concurrent­s. Les meilleurs, vers 15-16 ans, pourront accéder à l’European Talent Cup, sur des NSF 250, véritable tremplin vers le plateau mondial. « La Talent Cup, oui, c’est l’objectif, précise Gabriel Pio. Et après, si je peux aller en Grand Prix… » pour batailler, qui sait, avec son idole, « El Diablo » Quartararo.

 ?? | PHOTO : ARNAUD DESPELCHAI­N ?? Gabriel Pio a fait le 3e temps, hier, en catégorie Moto4.
| PHOTO : ARNAUD DESPELCHAI­N Gabriel Pio a fait le 3e temps, hier, en catégorie Moto4.

Newspapers in French

Newspapers from France