Dimanche Ouest France (Vendee)
Le roi du bonbon anglais règne en France
Il y a dix ans, Maxime Tait ouvrait une boutique de confiseries anglaises à Angers (Maine- et- Loire). Aujourd’hui, à 32 ans, il est à la tête de cinq établissements, dont un à Paris.
Quand on entre dans sa boutique QK Confiserie, à Angers (Maine- et- Loire), bien sûr que ça sent le bonbon. Évidemment. Ça sent le réglisse, la fraise, le citron, l’ananas, le sucre chaud ; ça fait la farandole dans vos narines et vous ramène aux promesses de l’enfance.
Bienvenue dans le royaume de Maxime Tait, quelque part entre Anjou et outre-Manche. Bienvenue dans son business depuis maintenant dix ans.
L’Angevin d’adoption, 32 ans, originaire des Yvelines en région parisienne, est à la tête de cinq commerces spécialisés dans la distribution de bonbons et confiseries anglaises. À Tours (Indre- et- Loire), Nantes (LoireAtlantique), Angers donc, Rennes (Ille- et-Vilaine) et, depuis 2022, Paris. « À cinquante mètres du jardin du Luxembourg. »
Il livre ce détail comme s’il en était encore surpris. « C’est ouf », souffle- til. Il ajoute, sans frime : « On y reçoit du beau monde : Alain Souchon, Laëtitia Casta… Michel Denisot, aussi, est venu nous voir. » Il sourit, comme un minot : « Tout le monde kiffe les bonbons anglais. »
Papa britannique, maman française
Lui le premier, bien sûr. Mais avec un papa britannique et une maman française, travaillant de surcroît pour Eurotunnel, à l’époque bénie de son enfance passée dans le Nord, est- ce vraiment étonnant ? « Mes week- ends, je les passais en Angleterre où j’avais de la famille. »
Les confiseries, les bonbons, les barres chocolatées aux improbables parfums, il avait le nez dedans. « Et puis mon père m’a souvent dit qu’il me verrait bien travailler dans une boutique, il avait beaucoup d’idées. On en a tellementparlé que çam’est resté. »
Même quand le gamin gourmand s’est éclipsépour céder laplaceà l’étudiant, débarqué à Angers en 2008. « J’y ai passé un BTS puis, à l’Univer
sité catholique de l’Ouest, unmaster en commerce international. » Ainsi qu’une formation certifiante d’étudiant entrepreneur, en parallèle. C’était en 2011. « L’année qui a tout changé pour moi. »
Car dans le cadre d’un projet d’études fictif, il ressort le concept paternel de la fameuse boutique de bonbons anglais. Commeon exhume un souvenir d’enfance. Maximesoigne son dossier ; l’approfondit, lemodifie, le triture, le structure ; le soumet à son parrain de promotion, Emmanuel Picot, PDG de l’entreprise angevine Evolis, leader mondial des imprimantes de cartes plastiques. Et l’idée séduit. Tellement, qu’elle remporte des prix. Pour l’étudiant d’alors, c’est décidé, il en fera son projet professionnel.
En mai 2013, après quelques galères et trois refus de banques, le fictif s’ancre enfin dans le réel, avec l’ouverture de la première boutique QK Confiserie. Q comme Queen (reine) ; K comme King (roi). Le tout, à Angers, bien sûr. « Quandtuconnais la ville, tu as envie d’y rester. » En 2015, ce sera à Nantes. Rennes, en 2016. Tours, deux ans plus tard. Puis Paris, donc. « C’est cool », résume simplement Maxime, qui emploie aujourd’hui treize salariés.
Le succès a été rapide, encouragé par un habile usage des réseaux sociaux. Au fond, ça ne surprend pas le trentenaire. « En vrai, les Français aiment l’Angleterre, soutient- il. Ils aiment la culture, la musique, les confiseries… Qui n’est jamais revenu de là-bas avec, au moins, une barre chocolatée ? »
Pour autant, pas question de se reposer sur ses lauriers, aussi sucrés soient- ils. Maxime a des idées ; un chaudron d’idées dans lequel il pioche avec une gourmandise visible. D’ailleurs, Brice, l’un de ses employés, ne dit pas autre chose. « Il est toujours à vouloir renouveler, toujours à l’écoute. » À l’affût…
Bonbons personnalisés
« Là, par exemple, reprendMaxime, je développe des bonbons personnalisés à destination des entreprises. C’est fabriqué en France, et ceprojet, j’y tiens beaucoup. » Tout comme il tient à « devenir, demain, une référence au niveau national ».
Ça, c’est pour le côté ambitieux. Après, qu’on se rassure, le naturel revient vite au galop. « Si j’ai choisi ce monde, les confiseries anglaises, c’est parce que c’est un univers rassurant. » Qui rassemble, qui réunit. « Pour moi, la réussite, c’est quand quatre générations viennent dans ta boutique. »
Son but ? Que ce projet un peu fou, nédesonenfanceet desesétudes, lui survive ; que ses descendants prennent la relève. Il prend le temps de réfléchir, cherche ses mots. Puis, doucement, comme un gamin vous dit ce qu’il veut faire quand il sera grand, il lâche, sûr de lui : « Je veux être la pre