Dimanche Ouest France (Vendee)
Le passage du Gois quand le pont n’existait pas
Barbâtre— Il était, jusqu’en1971, laseule routequi reliait l’îledeNoirmoutieraucontinent. L’associationLes Amisdel’îledeNoirmoutierpossèdedes cartespostalesetphotosanciennes. Envoiciquelques-unes.
Formé par la jonction de courants et un dépôt de sable et de vase, le passage du Gois n’a pas toujours existé. C’est en 1701 qu’il est fait mention pour la première fois de celui- ci sur une carte géographique.
La tradition orale veut qu’il ait été traversé à cheval pour la première fois en 1766 par Auguste Gauvrit, un cordonnier et aubergiste de Barbâtre mais il semble que l’on y passait depuis plus longtemps. Un document mentionne des passages d’animaux au milieu du XVIIe siècle.
Vers 1780, le tracé du Gois a été balisé par de simples piquets peu résistants aux intempéries et aux courants qui ont été emportés par les glaces au cours du rude hiver de 17881789.
La chaussée empierrée pour la première fois en 1868
En 1840, une ligne régulière est assurée par une voiture à cheval grâce à des travaux de stabilisation des bancs de sable. Le Gois, qui tient son nom du patois « goiser » signifiant se mouiller les pieds en marchant dans l’eau, sera alors mieux entretenu. Les rampes d’accès seront refaites.
En 1879, les balises recevront des échelons. On parle alors de mâts de perroquets. Les balises à cage seront installées entre 1935 et 1939, époque à laquelle est réalisé le premier pavage de la chaussée, empierrée pour la première fois en 1868. Aujour
d’hui, neuf balises servent de refuge aux imprudents.
Après ces travaux, le passage du Gois devient praticable en voiture. La première voiture à traverser le Gois l’aurait fait dans une charrette pour ne pas l’abîmer… Des bouchons monstres se forment de chaque côté de l’île avant l’ouverture du pont. En 1942 : le Gois est classé à l’inventaire des sites du Département.
Le Gois comique
Entre les deux guerres, des cartes postales ont été éditées dans une série Le Gois comique représentant des personnages surpris par la marée et s’exprimant en patois. Bon nombre de voitures sont en effet restées coincées dans le passage. Des
mésaventures qui se sont malheureusement parfois terminées de façon dramatique.
Le pont n’a pas volé la vedette au passage du Gois qui est toujours très
emprunté, à condition de respecter la consigne de ne pas s’engager une heure et demie avant ou après la marée basse, et qui attire toujours les pêcheurs à pied.