Dimanche Ouest France (Vendee)
Qui est ce peintre vendéen inconnu localement ?
L’Ile- d’Olonne— AndréBodinLabode, installé sur l’île d’Olonne, est reconnu à l’international. L’artiste a obtenudeuxnouvellesdistinctions à laBiennale DelleArtideLecce, ville italienne capitaledesPouilles.
Les gens d’ici
André Bodin Labode est né le 14 août 1947 à La Roche- sur-Yon. Le petit André fréquente l’institution NotreDame de Luçon. Il va s’y casser les dents. L’ado espiègle intègre l’école supérieure de commerce de Nantes et bien évidemment, il suit les cours des Beaux-Arts.
Boulimique de culture et pressé, il dévore Éluard, Chateaubriand, Paul Valéry, « kiffe le rock naissant et la poésie » comme il l’explique lui- même. Avec trois copains, il fonde le groupe, les Rocky boys. Bardé de diplômes, à l’âge où les autres passent le bac, nouveau contre- pied, il part à Bordeaux, à la faculté des sciences, pour suivre des cours d’oenologie et d’ampélographie (1).
Exposé à New-York, Los Angeles, Canada…
Il a toujours été passionné de vin, son père cultivait quelques vignes et pro
duisait son vin. À 23 ans, malgré tous les reports d’incorporation, le service militaire le rattrape : élève officier de réserve au cadre noir de Saumur. À peine 26 ans et déjà le goût du managériat et la passion du vin qui se rejoignent : il en fera sa carrière professionnelle.
« J’ai dû faire quatre fois le tour du monde, confie- t- il, et mon travail dans l’industrie n’a jamais freiné ma création. J’ai exposé à New York, Los Angeles, au Canada… Mais c’est ma première sélection à la biennale de Venise qui a lancé ma notoriété à l’étranger. Depuis, ma cote progresse régulièrement, même durant la période que nous traversons, et je suis retenu une quatrième fois pour la biennale 2022. »
L’artiste ne compte plus les expositions à l’étranger. Princeton, Londres, Venise, Palerme, Marrakech, Paris,
Bruxelles, Sinj Vhr en Slovénie, la liste n’est pas exhaustive.
Un retour en Vendée
Il y a un peu plus de sept ans, il vivait au Maroc. Des impératifs familiaux l’ont ramené en Vendée. « Je survolais les Olonnes en hélicoptère : la mer, les forêts, la beauté des marais cerclant l’île d’Olonne… Le lieu nous a immédiatement séduits ma compagne et moi, nous y sommes installés, j’y travaille toujours aujourd’hui » , confie l’artiste.
Les deux ans de pandémie n’ont pas empêché l’artiste de créer. Deux expositions aux Sables- d’Olonne et à Sallertaine, en 2020, lui ont permis de garder le contact avec le public. « La morosité ambiante de l’époque n’a pas freiné ma création. J’ai beaucoup lu, je me suis concentré sur l’essentiel. Ma peinture est mon mode d’écriture, elle raconte mes perceptions dumonde, mes rencontres, des visages, des cultures, leurs couleurs. »
De nouvelles distinctions
Une exposition à Dax. Martine Dedieu, adjointe aumaire à la culture, déclarait à la presse locale lors du vernissage : « Lorsque j’ai programmé cette exposition, qui est à la fois enrichie d’un savant dosage d’abstrait et de figuratif, j’ai tout de suite pensé à lui. » Une exposition à Venise, de mai à novembre, puis les deux expositions internationales à Lecce. La Biennale Internationale d’Arte en juin 2022 où il a reçu le prix Poseidone.
En décembre 2022, il exposait à la Biennale Delle Arti Visive. Il y a reçu le prix international Menelao. Ce prix lui fut remis par Maria Torrelli- Lionné, membre du Senat Académique et du Comité d’Honneur de l’académie Italia in Arte.
Un besoin de partager
L’artiste aime recevoir dans son atelier, il y montre la diversité de sa production, des oeuvres souvent abstraites, des couleurs explosives, des symétries précises, des toiles mystérieuses qui témoignent d’un monde caché, sacré, ponctué de signes, de symboles à décrypter. « Il faut lire les couleurs elles sont notre reflet. » Il souhaite aujourd’hui montrer ses oeuvres dans leur espace de création, son atelier.
(1) Science de l’identification et de la description des cépages.
Contact : sur le site Internet www.andre- bodin- labode.com ou sa page Facebook André Bodin Labode