Dimanche Ouest France (Vendee)
Angers Sco : l’éternelle zone de turbulence
Secoués en interne, les Angevins débutent leurs dix derniers adieux à la Ligue 1 face à Nice. C’est face à cemême adversaire que le Sco avait remporté son dernier match il y a six mois et demi.
À force, peut- être qu’ils s’y habitueront ? Mais il sera déjà trop tard. Les coups pleuvent à allure régulière – comme de petits uppercuts assénés par le destin – sur des Angevins déjà étendus par terre. En Ligue 2 à 99 % et humilié à longueur de week- end sur les terrains, le Sco doit également composer chaque semaine avec son lot de tourments extra- sportifs. La pitié n’existe pas en ce bas monde, surtout dans le football.
Mercredi, dernière « surprise » en date, c’est le président Saïd Chabane qui a décidé de mettre un terme à 11 ans de règne en passant la main à… son fils, Romain, et un président délégué, Teddy- Nicolas Kefalas. « C’est une péripétie de plus. Les obstacles on n’en a plus besoin, souffle Alexandre Dujeux, désabusé. Évidemment, ce n’est pas anodin quand son président se retire en cours de saison. On doit se mettre dans une bulle et être hermétique à tout ce qui se passe en externe. » Tenter de faire abstraction, cloisonner, et clôturer, tant bien que mal, une saison cauchemardesque.
« Si on pouvait gagner d’ici la fin de saison… »
À dix journées du terme de la L1, le Sco a réussi l’exploit de ne plus avoir grand- chose à jouer, ou presque. Alors que le maintien est depuis longtemps un objectif vain, les coéquipiers de Nabil Bentaleb se raccrochent donc à de biens maigres desiderata. « Si on pouvait gagner d’ici la fin de saison, ça serait bien, avance prudemment, dans une tirade qui
peut prêter à sourire, le coach d’une formation incapable de l’emporter en Ligue 1 depuis le 18 septembre contre Nice (1- 0) !
On n’a pas des objectifs inatteignables ou démesurés. »
Le souhait d’une petite victoire, le Sco en est là. Triste dégringolade. Il est pourtant vrai, le calendrier n’inspire pas à l’optimisme puisque les Angevins se frotteront à sept équipes du top 10 lors des huit prochaines journées, à commencer par la réception cet après- midi de la séduisante formation niçoise (puis Lille, Paris, Rennes, Monaco, Marseille et Reims). Il faudra donc sûrement trouver d’autres leviers que les résultats pour positiver.
Rebattre les cartes d’ici juin
Entre- aperçu une vingtaine de minutes sur la pelouse de Lens, avant la trêve, le fond de jeu pourrait être l’une de ces lignes directrices. C’est de cette manière, en tenant le ballon, que les Angevins ont bousculé les Sang etOr et pourraient récupérer une confiance qui les fuit depuis des lustres. « Il nous a manqué un peu de présence dans les trente derniers mètres, nuance tout de même le technicien de 47 ans. On doit se lâcher, être plus spontané et tenter encore plus de choses. » C’est la feuille de route qu’il s’est fixée avec son nouvel assistant, Jean- Michel Badiane, arrivé en début de semaine pour apporter « un regard nouveau » sur le groupe.
Le duo compte bien faire bouger les lignes d’ici juin. « L’idée, c’est de recréer de l’émulation, avance Alexandre Dujeux qui n’a pas hésité à appeler plusieurs joueurs de la réserve durant la trêve internationale (Justin Kalumba, Sidy Diagne ou Mohamed Cissé). Les jeunes font du bien au quotidien, ils amènent un peu de fraîcheur et d’insouciance. Ils ne sont pas pris par les résultats et la pression environnante. » Un moyen également pour le Sco d’envisager l’avenir à plus long terme que ce dernier baroud de déshonneur. Un avenir qui s’inscrit bien loin de la Ligue 1.
Martin RIGAUD- PEZZONI. 63
C’est le nombre de buts encaissés par le Sco après 28 journées de Ligue 1. Seul Bordeaux en 2021-2022 avec 68 buts a fait pire au XXIe siècle à ce stade de la compétition.