Dimanche Ouest France (Vendee)
La garde à vue d’un lycéen suscite des réactions
Rassemblés devant le commissariat de Nantes ce samedi, des enseignants, parents et lycéens de Clemenceau s’interrogeaient sur les conditions de son interpellation, vendredi soir.
Un rassemblement spontané, sans slogan ni revendication. 13 h 30, hier, une cinquantaine d’enseignants, lycéens et parents sont là, place Waldeck- Rousseau, à Nantes, se demandant bien « pourquoi lui et pas [eux] ». Lui ? Martin, 17 ans, a été interpellé la veille, vendredi soir, en fin de manifestation contre la réforme des retraites. De toutes les mobilisations depuis janvier, l’élève de terminale portait « un masque sanitaire FFP2 noir et des lunettes transparentes achetées dans un magasin de bricolage, pour se protéger un peu des effets du gaz lacrymogène », expliquera- t- il.
« Lorsqu’ils l’ont arrêté, je n’ai pas compris »
Guillaume Grangiens, conseiller principal d’éducation (CPE) au lycée Clemenceau, se trouvait avec lui, dans le cortège des 3 500 manifestants venus entre 18 h, le moment du verdict du Conseil constitutionnel, et, 22 h, l’avertissement donné par les
forces de l’ordre, sommant aux derniers groupes de se disperser.
Chasuble sur le dos aux couleurs de la Fédération syndicale unitaire (FSU), le CPE âgé de 46 ans assure avoir répondu aux sommations en faisant demi- tour, à l’angle du miroir d’eau et de la rue de Strasbourg. « Il n’était pas très loin de moi, témoigne- t- il. On s’est dirigé vers les camions syndicaux. Sans courir. On
ne se trouvait pas dans les échauffourées, à Bouffay. Lorsque plusieurs policiers ont arrêté Martin, je n’ai pas compris. J’ai tenté de leur expliquer qu’il ne fallait pas l’emmener, que c’était un gentil, mais en guise de réponse, la matraque… »
« Marquer le coup »
Face à de l’incompréhension, la communauté éducative du lycée Clemenceau a décidé de se retrouver devant le commissariat, hier, à 13 h 30. Pas vraiment une manifestation, mais plutôt un comité d’accueil car, entretemps, le jeune homme a été libéré au terme de quatorze à quinze heures de garde à vue. « Nous voulionsmarquer le coup et montrer qu’on n’était pas d’accord avec ces méthodes brutales », s’agace une professeure de lettres syndiquée de 59 ans, qui compte bien continuer à semobiliser.
Il manifestera « avec prudence »
Entouré de ses camarades, le lycéen, qui se destine à une classe prépa, sera convoqué devant un délégué du procureur en vue d’un « avertissement pénal probatoire ». Il lui est reproché d’avoir « participé, sans arme, à un attroupement après sommation de se disperser » et d’avoir « dissimulé son visage afin de ne pas être identifié ». Étonné, un peu refroidi, il manifestera désormais « avec