Dimanche Ouest France (Vendee)

Stress, sommeil: laskippeus­eenparleau­xsoignants

Gérer son stress, prendre du temps pour se reposer… Forte de son expérience extrême, Isabelle Joschke a échangé avec les soignants du centre hospitalie­r départemen­tal, à La Roche- sur-Yon.

- Nicolas COSSIC.

Une rencontre surprenant­e. À première vue, le métier de skippeuse et celui de médecin, d’infirmière, ou d’aide soignante, n’ont rien à voir. Le point commun ? Le stress, l’impossibil­ité de se reposer, de recharger les batteries dans les moments de tension. Isabelle Joschke, skippeuse MACSF participan­te au Vendée Globe de 2020 – elle y retournera en 2024 – et à la Route du Rhum en 2022, a partagé son expérience devant une partie du personnel du centre hospitalie­r départemen­tal (CHD), ce vendredi. Au centre de son récit : la gestion du stress, le sommeil et la nutrition. Entre 30 et 40 personnes étaient présentes.

Un témoignage en écho au vécu des soignants

« En mer, quand mon bateau menace de chavirer, c’est clair. C’est un stress d’ordre vital qui est moins dur à gérer que le petit stress permanent. Celui qui naît d’un problème au moment où on l’attend le moins, celui qui puise votre énergie vitale » , relate la sportive de haut niveau. Un témoignage qui fait écho aux réalités vécues dans les services hospitalie­rs. « Il y a beaucoup de similitude­s, affirme Pauline, médecin gériatre. Quand vous êtes en situation d’urgence avec deux patients en situation fragile, il y a un côté stressant. » « On a les mêmes problémati­ques, sur le sommeil, le stress ou la nutrition en période de garde, même si c’est sur

un temps plus court », abonde Alexis, médecin anesthésis­te.

Pendant près d’une heure, Isabelle Joschke détaille les étapes marquantes de ses courses, et les difficulté­s associées : « Pendant plusieurs années, je ne savais pas dormir sur le bateau. J’avais trop peur de rentrer dans un paquebot, je me réveillais au bout de deux minutes ! »

Au fur et à mesure, elle raconte avoir réussi à dompter le stress lié au danger inhérent en mer, et à s’accorder des sessions de… quinze minutes de sommeil au minimum. Si ce temps paraît court, il témoigne de l’un des messages forts passés par la skippeuse ce vendredi : concernant la nutrition comme le sommeil, il faut savoir prendre des temps pour « se régénérer » .

« J’ai un rendez-vous dans deux minutes »

« Je retrouve mon quotidien profession­nel dans ce qu’elle dit, cette impression que ça ne va jamais s’arrêter, explique Emmanuelle, médecin anesthésis­te. C’est fatigant physiqueme­nt et psychologi­quement. C’est pour ça que je fais attention à mon sommeil, je valorise les moments sans stress. »

À la fin de la rencontre, certains participan­ts s’approchent d’Isabelle Joschke, pour discuter avec elle, la remercier, lui faire signer un autographe. L’autre moitié s’engouffre dans la porte de sortie, parfois au son des bipeurs. « Vous avez un moment pour répondre à quelques questions ? » « Ah non, là désolé, j’ai un rendez-vous dans deux minutes » , répondent plusieurs blouses blanches. Et le quotidien reprend.

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Isabelle Joschke, skippeuse, a rencontré le personnel du centre hospitalie­r départemen­tal de la Vendée pour parler du stress, du sommeil et de la nutrition.
 ?? | PHOTO : JEAN-LOUIS CARLI ?? Isabelle Joschke, skippeuse, participer­a au Vendée Globe 2024.
| PHOTO : JEAN-LOUIS CARLI Isabelle Joschke, skippeuse, participer­a au Vendée Globe 2024.
 ?? | PHOTO : JEAN-LOUIS CARLI ?? Isabelle Joschke, à l’arrivée du Vendée Globe, en 2021, aux Sables-d’Olonne.
| PHOTO : JEAN-LOUIS CARLI Isabelle Joschke, à l’arrivée du Vendée Globe, en 2021, aux Sables-d’Olonne.

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