Dimanche Ouest France (Vendee)
« On essaie de mettre en avant une facette plus naturelle du site »
Audrey Hemon, responsable environnement pour l’Établissement public national du Mont- SaintMichel.
Vous êtes responsable environnement pour l’Établissement public national du Mont- Saint- Michel. À quoi ressemble votre quotidien ?
La semaine dernière, j’ai passé une journée avec mes bottes et jumelles, l’oeil et les oreilles en alerte pour faire de la veille naturaliste. Le jour d’avant, j’étais en repérage avec une équipe de tournage pour m’assurer qu’ils ne dérangent pas des oiseaux. Je suis aussi des espèces et travaille avec des spécialistes qui s’en chargent.
Quelles sont ces espèces ?
Il y a plus d’une centaine de phoques. Mais aussi des poissons, comme les civelles, des invertébrés, des coquillages et crustacés, des amphibiens ainsi qu’une centaine d’espèces d’oiseaux, dont la moitié niche sur les parkings. Certaines sont protégées et vivent ici parmi les voitures.
Qu’ont changé les travaux de rétablissement du caractère maritime achevés en 2015 ?
On a retrouvé la mer au pied du Mont et supprimé le bitume de la plage en créant des parkings. Concrètement, on a changé la trajectoire du milieu naturel, en le rajeunissant. Dès la conception des travaux, l’environnement était pris en compte. On récolte
aujourd’hui le fruit des mesures compensatoires mises en place pour protéger la faune et la flore. Les objectifs ont été atteints et vont parfois même bien au- delà de nos espérances.
Vous arrivez à garder le site « vert » ?
Depuis l’ouverture des parkings en 2012, nous n’avons jamais utilisé de produits chimiques. Les allées sont désherbées à l’eau chaude et on tond peu, que des petites surfaces. L’endroit a été conçu pour laisser la part belle au végétal. Et puisque le déchet appelle le déchet, l’un de nos prestataires met beaucoup de moyens humains pour que le site soit le plus propre possible en permanence.
C’est difficile de conjuguer tourisme et respect de la biodiversité ?
En juillet et août, le Mont- Saint- Michel est ultra- fréquenté, ce qui peut dégrader l’environnement. Une de nos missions est de le rendre plus attractif en dehors de l’été, mais aussi de mettre en avant une autre facette, plus naturelle. Car on voit des gens qui viennent de très loin, juste pour une journée ou une matinée. C’est pour cela qu’on essaie de valoriser tout ce qu’on amis en place pour protéger et suivre les espèces auprès du grand public, mais aussi des locaux et des scolaires.