Dimanche Ouest France (Vendee)

En Sarthe, le jasnières ne connaît pas les frontières

Le vin blanc est apprécié dans lemonde entier. Mais l’expédier aux antipodes reste un choix que les producteur­s du salon viticole de l’abbaye de l’Épau, près du Mans, ce week- end, ne font pas tous.

- Julien BELAUD.

Un fameux goût de pierre à fusil, une bouche soyeuse. Le jasnières, vin blanc du sud- est de la Sarthe, séduit les palais dans le monde entier. Pascal Janvier, qui cultive quatorze hectares de vignes à Ruillé- sur- Loir, en sait quelque chose : 70 % de sa production part à l’export. En particulie­r aux États- Unis. Un succès qui lui vaut un surnom, l’Américain, alors qu’il n’a jamais mis les pieds sur ce continent.

Comme une vingtaine de ses collègues, Pascal Janvier tient un stand au salon des vins sarthois de l’abbaye de l’Épau, près du Mans, ce weekend.

Pour lui, l’aventure a commencé il y a vingt ans, par hasard. « Je tenais un stand dans une foire du Loir- et- Cher, raconte- t- il. Un importateu­r améri

cain était dans le coin pour un mariage. Il m’a pris quelques bouteilles. » Aujourd’hui, c’est par palettes que Pascal Janvier le fournit.

Nouveaux marchés

Ses flacons se retrouvent aussi sur les tables de Corée du Sud, de Suède ou d’Australie. Sans qu’il n’ait jamais eu à démarcher. « Les acheteurs, je suis obligé de les freiner ! Ils me prendraien­t tout le stock », rigole le viticulteu­r. Y compris son coteaux- du- Loir, autre vin blanc, et son pineau d’Aunis, un rouge plutôt léger, issus du même terroir.

Clément et Laure-Anne Nicolas, du domaine Bellivière, à Lhomme, exportent eux aussi outre-Atlantique, mais également au Japon, au Brésil,

en Nouvelle-Zélande, en Chine… « 40 % de notre production, près de 25 000 bouteilles, sont bus à l’étranger, indiquent- ils. Et de nouveaux marchés arrivent : la Thaïlande ou la Polynésie. »

Le couple de vignerons participe à des salons cinq fois par an. Angers, Paris, Montpellie­r… « C’est aussi notre démarche environnem­entale, bio et biodynamiq­ue, qui plaît », analyse- t- il.

Par bateau, « mais à voile » Le bio, c’est le credo de producteur­s plus petits. Mais eux préfèrent vendre local. « Je pioche mes rangs à la main, explique Maude Cochonneau, de la ferme du Cochon zébré, à Marçon. Ce n’est pas pour faire traverser

l’Atlantique à mes bouteilles en avion ou en bateau. »

Adrien Delval, lui, accepterai­t de livrer par bateau. « Mais à voile. J’ai peut- être un plan. » Il reconnaît : « Je ne suis pas débordé par le volume. L’export, peut- être plus tard. » En attendant, « dans les restaurant­s de la région, je suis aussi dégusté par beaucoup d’étrangers ! »

Ce dimanche, 19e Salon des vins sarthois, coteaux- du- Loir et jasnières, dans les jardins de l’abbaye royale de l’Épau, à Yvré- l’Évêque, près du Mans, entrée gratuite, verre à dégustatio­n 4 €.

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PHOTO OUEST-FRANCE Les vins de Laure-Anne et Clément Nicolas se retrouvent sur les tables gastronomi­ques de quatre continents. | :
 ?? | PHOTO : OUEST-FRANCE ?? Pascal Janvier fait déguster son millésime 2022 au salon des vins sarthois, ce week-end, à l’abbaye de l’Épau. Il exporte 70 % de sa production.
| PHOTO : OUEST-FRANCE Pascal Janvier fait déguster son millésime 2022 au salon des vins sarthois, ce week-end, à l’abbaye de l’Épau. Il exporte 70 % de sa production.

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