Dimanche Ouest France (Vendee)
Argentré, un passé alimenté par lesmoulins, les carrières et les fours à chaux
Juchée sur une colline dominant un affluent de la Mayenne, Argentré a bénéficié de l’exploitation du calcaire. Son marbre habille les autels de nombreuses églises.
Le site d’Argentré est occupé de façon continue depuis l’époque gallo- romaine. Pendant la Protohistoire, les Celtes vivent ici. En 57 avant J.- C., les Romains envahissent la Gaule. Ils ont laissé de nombreuses traces. On a ainsi découvert en 1884, la tombe d’un riche marchand, sépulture qui contenait des bagues en or, des bracelets en argent décorés et d’autres objets précieux.
Les guerres entre Francs et Bretons sont fréquentes du VIe au IXe siècle et la Mayenne n’est pas épargnée. Les Francs mettent en place les « Marches de Bretagne » pour sécuriser leurs frontières. C’est sur cette zone de défense que les seigneurs locaux commencent, autour de l’an mil, à bâtir châteaux forts et abbayes. Au XIIIe siècle, Béatrice de Givre, épouse de Guy IX de Laval, fait venir des tisserands du comté de Flandre. Le filage du lin devient la principale activité économique de la région et les marais alentours sont comblés pour permettre cette culture.
L’industrialisation du Maine se poursuit au XVIe siècle avec l’émergence des forges industrielles qui produisent des poêles, des clous, de la fonte moulée… À la Révolution, la région est divisée en deux parties : la Sarthe et la Mayenne.
Des carrières de marbre
Situé entre Laval et Mayenne, Argentré prend de l’importance au XIXe siècle avec l’exploitation du marbre. Les gisements marmoréens mais aussi ceux de grès et de granites sont importants et de nombreuses carrières voient le jour après l’ouverture de la voie ferrée Paris- Brest en 1856. Mais, il est indéniable que cette industrie a des origines bien plus anciennes. On estime qu’elle remonterait au moins au XIIIe siècle. La carrière de Montroux, elle, est utilisée dès le XVIIe siècle. Son marbre gris veiné de rose est très apprécié des professionnels venus de Laval. Dans celle du Rocher, on extrait du marbre bleu. Plus tard, les fours à chaux aussi sont nombreux. À la fin du XIXe siècle, leur activité est la plus importante après l’agriculture. Il ne reste plus que quelques vestiges de ces sites de production.
Châteaux et moulins
Dans ces vallées verdoyantes, les châteaux abondent. Celui de Montaigu à Argentré, a été construit au XVIIIe siècle et agrandi au siècle suivant. Il fut notamment la propriété de Camille Le Tourneurs du Val, maire de Louvigné de 1888 à 1923. Deux bâtiments sur ce domaine abritaient autrefois des tanneries. Une promenade par les chemins communaux vous fera découvrir les anciens moulins à farine, toujours mus par la force hydraulique. À la fin du XIXe siècle, les principaux étaient le moulin Neuf, ceux de la Roche, de Montbesnard, de la Place et de Maritourne. En 1960, seuls les deux premiers étaient encore en activité, le deuxième produisant de l’électricité.
À 1 h 10 de Paris
Argentré a su préserver son centre ancien regroupé autour de l’église et de la mairie, tout en proposant l’ensemble des services indispensables à une cité dynamique, bassin économique majeur de la région grâce à la zone d’activité de la Carie. Situé au coeur du village dans un cadremagnifique, le plan d’eau attire, chaque jour de l’été, plusieurs centaines de personnes en quête de balade, de parties de pêche ou de sentiers de randonnée. Cette « ville à la campagne » est désormais proche des grands axes de communication, la toute nouvelle LGV Paris- Rennes met la gare de Laval à 1 h 10 de Paris.