Dimanche Ouest France (Vendee)

Angers Sco doit s’éviter la panne de sens

Encore troismatch­es avant la chute. Comment les intérêts personnels de chaque joueur peuvent- ils donner du liant à un projet commun ? C’est lamission à laquelle s’attelle Alexandre Dujeux.

- Raphaël BONAMY.

C’est acté, le Sco va descendre en Ligue 2. La marque rouge au fer chaud ne s’effacera pas de sitôt sur la peau de ce club. En tout cas, le sceau incandesce­nt de l’échec va brûler encore durant quelques nuits de foot.

En l’occurrence trois. Comme le nombre de journées qu’il reste à traverser pour cette équipe angevine en proie à une légitime dispersion de ses conscience­s. Dans ce vestiaire, chaque joueur a son histoire, ses états d’âme, ses objectifs, ses perspectiv­es. Certaines se complètent, d’autres diffèrent, d’autres encore s’opposent.

Alors, comment, dans cette mosaïque des sentiments, dans cette multiplica­tion des intérêts, bâtir une idée commune ? Comment, encore, faire adhérer à un projet qui peut ne plus être celui de certains ?

« La loyauté, c’est un mot fort et noble »

« Le lien, c’est le match, c’est la compétitio­n, c’est l’adversaire, répond Alexandre Dujeux, le coach. C’est de bien finir. L’équipe a progressé ces dernières semaines, elle doit être récompensé­e. Ces joueurs- là travaillen­t la semaine, font des efforts le week- end, ils ont droit à ça. Le club pense à l’avenir, le groupe aussi. Mais il faut aussi travailler au présent, ne pas le négliger. Et garder de la vigilance et de la déterminat­ion. Pour nous, cette semaine, le sujet a été Reims. Et de se préparer pour être à la hauteur. »

Le rôle du technicien relève d’une forme de psychologi­e. Des mots et des gestes. « Mon travail est justement de batailler tous les jours pour mobiliser un maximum de joueurs. Le leitmotiv est toujours là : stimuler, recadrer, encourager. L’idée, c’est que les joueurs aient envie d’adhérer au maximum. Le groupe a encore des devoirs : il n’a pas encore rendu sa copie. Loin de là. Nos trois derniers matches doivent lui servir à redorer un peu son image. »

Abdallah Sima résume la pensée de son coach en un mot : loyauté, lui qui va retourner en prêt à Brighton, laissant le Sco à ses démons. « Je suis d’abord là pour le club. Je donne tout pour montrer qui je suis et ce que je sais faire. C’est compliqué de garder la motivation chaque weekend, bien sûr. Mais nous sommes des profession­nels, c’est notre travail. En ce moment, il s’agit de défendre les couleurs du Sco. Ce club m’a fait venir, il m’a fait confiance, je dois lui rendre ça. »

« Loyauté, c’est un mot fort, reprend Alexandre Dujeux. Et noble. En tout cas j’espère qu’on va se montrer à la hauteur. On s’accroche et dans l’investisse­ment, on y est. »

Même si le contexte peut pousser à une démission naturelle d’un groupe tourné vers un ailleurs. « Forcément que la relégation a changé les choses, décrypte l’attaquant sénégalais. Dans le vestiaire, chacun a ses projets, ça reste individuel. Mais le dénominate­ur commun à nous tous, c’est le Sco. Cette unité collective. »

Un autre mot- clé. Fédérateur. Qui donne du sens à cette fin de saison. Et que le Sco doit entretenir comme il peut. « La préoccupat­ion première, c’est l’avenir à court terme de ces joueurs, constate le coach. On ne maîtrise pas tout avec le nombre de joueurs qu’on a, leurs interrogat­ions, leurs entourages. On ressent beaucoup de choses avec ces joueurs qu’on connaît bien. Quand ils n’arrivent pas à les exprimer, on va vers eux pour qu’ils s’ouvrent, qu’ils se libèrent. On essaie de faire au mieux, de garder les yeux ouverts. L’individual­isme fait partie du foot, mais il doit aller dans le sens du collectif. On doit rester concerné car il y a beaucoup d’éléments qui sont importants encore : respecter le club d’abord et se récompense­r avec des points. Tout lemonde a cet intérêt. »

Et devrait prendre conscience de l’utilité de l’unité. Au risque que les petites préoccupat­ions de chacun prennent le pas sur le bien commun. Au risque d’un éparpillem­ent des ego façon puzzle. Et de trois derniers matches qui n’emmèneraie­nt le Sco nulle part. Ou alors dans tous les sens…

 ?? | PHOTO : PHOTOPQR/LA PROVENCE ?? Himad Abdelli (à gauche) est l’un des Angevins qui peuvent incarner le Sco en Ligue 2 la saison prochaine. À lui, comme aux autres, de donner du sens à la fin de saison.
| PHOTO : PHOTOPQR/LA PROVENCE Himad Abdelli (à gauche) est l’un des Angevins qui peuvent incarner le Sco en Ligue 2 la saison prochaine. À lui, comme aux autres, de donner du sens à la fin de saison.

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