Dimanche Ouest France (Vendee)
Pas de blague, il faut enfin gagner à l’extérieur
Grâce à la défaite deMonaco, etmalgré la victoire de Lille, le SRFC redevient maître de son destin dans la course à l’Europe. Mais il faut battre Ajaccio, ce qui pourrait être plus corsé qu’il n’y paraît.
Ajaccio (Corse). De notre envoyé spécial
Avant même le coup d’envoi de Lille - Marseille, le Stade Rennais était de nouveau maître de son destin. En effet, après la défaite deMonaco, il lui suffit de remporter ses trois derniers matches pour au moins doubler les joueurs de la Principauté en pleine déliquescence. Une situation à laquelle la victoire de Lille ne change rien, si ce n’est que la bataille pour l’Europe peut se transformer en un match à trois.
Mais pour cela, il faut impérativement battre Ajaccio ce dimanche à l’heure du déjeuner. Par chance, c’est une météo bretonne qui attend le SRFC qui n’aura pas à subir les affres des premières chaleurs. Perdre n’est pas une option, « sinon ça sera quasiment terminé », admet Bruno Genesio.
De vrais principes de jeu
La pression est forte mais l’adversaire faible. L’ACA, qui est d’ores et déjà relégué, reste sur huit défaites et deux nuls. Sa dernière victoire remonte au 26 février contre Troyes. Depuis, les
Corses n’ont marqué que trois buts, à chaque fois à l’extérieur.
Trois mois sans gagner, trois mois sans marquer à domicile. Cette fois, Rennes n’a pas le droit de se prendre les pieds dans le tapis. En plus de compromettre presque définitivement ses chances d’Europe, ça ferait sérieusement désordre, même s’il n’y a pas de match facile en Ligue 1 comme aime à le répéter Bruno Genesio. On peut en convenir, malgré tout, le plus petit budget du championnat n’a rien de terrifiant. Méfiance toutefois...
« Je trouve que c’est une équipe qui a des vrais principes de jeu. Elle manque d’efficacité offensive, notamment à domicile. Mais ils font des choses intéressantes, je trouve, pour une équipe qui est mal classée, estime le coach rennais. On sait que les Corses sont des gens fiers qui vont lutter jusqu’au bout, même s’ils sont condamnés à la Ligue 2. Il ne faut pas s’attendre à jouer une équipe démobilisée. Il faudra aller chercher les trois points. Ça sera à nous de tout mettre en oeuvre. »
Pour récupérer cette place qualificative qui lui tend les bras, le Stade
Rennais va devoir enfin remporter un match à l’extérieur, ce qu’il n’a plus fait depuis le 19 mars face au PSG. Depuis, les Rouge et Noir ont chuté à Nice, Montpellier et Lyon et ramené un piteux match nul d’Auxerre. Alors oui, ce match à Ajaccio est peut- être plus corsé qu’il n’y paraît pour cette équipe si solide au Roazhon Park (11 buts en trois matches), mais sans souffle ni imagination loin de ses bases. « Il faudra mettre les ingrédients qu’on met à domicile, à savoir de l’ambition dans notre jeu, du rythme, de la confiance aussi », espère Genesio.
Prise de risques
Pour cette première « des trois fina
les », comme Baptiste Santamaria qualifie cette fin de saison, les coéquipiers de Traoré vont devoir enlever le frein à main. « Je trouve qu’on a du mal à se lâcher offensivement, contrairement à domicile, où on a beaucoup de situations, d’occasions de buts, de prises de risques. Je trouve aussi qu’on est plus fébriles dans les temps faibles. Il faut qu’on fasse preuve de plus de maturité, avoir confiance en notre jeu et jouer de la même manière à l’extérieur et à domicile », ajoute le technicien.
Du coup, la semaine a été axée sur le jeu. Le travail a aussi été mental, puisque c’est là que le bât blesse souvent.
« Je pense que c’est surtout le message qui doit passer et rentrer dans les têtes. »
On en est là au Stade Rennais, version 2023. Presque à trembler avant de jouer une équipe inoffensive, déjà en Ligue 2. Tout en étant en position de décrocher l’Europe et même une 4e place.