Dimanche Ouest France (Vendee)
CindyGudet : une soprano parmi les ténors
Course de côte de LaPommeraye. Cindy Gudet a atteint le sommet du championnat de la Montagne. Désormais, la pilote aindenoise va tracer une nouvelle route en rallye.
Une affaire d’hommes, le sport automobile ? Cindy Gudet démontre que le cliché est usé. Au volant de sa Revolt 2PO, doté d’un bloc turbo de 1 175 CC, elle maîtrise parfaitement l’exercice viril, qui consiste à parcourir 2 430 m entre des rails à plus de 170 km/h de moyenne. Cela sied à merveille à l’Aindinoise de 27 ans, qui s’avère aujourd’hui une rivale de taille pour ses homologues masculins pour décrocher le scratch, le seul type de classement non genré.
Timide à ses débuts à La Pommeraye, en 2019, avec unemaman qui la chaperonnait, Cindy Gudet porte désormais la combinaison de pilote comme une seconde peau.
Ses premières sensations, elle les a eues sur un karting à l’âge de 12 ans : « En loisirs, d’abord, puis avec mon père, patron de garage, on est vite passé de l’amusement à la compétition en se fixant des objectifs, avec nos moyens qui n’étaient pas extensibles, lâche la jeune femme, pour qui l’aspect financier si important dans ce sport a toujours été primordial. Pas question de mettre en péril une vie de famille épanouie pour trouver un bolide à la hauteur de mes ambitions, si l’on n’en a pas les moyens. »
Le statut de Cindy a bien évolué
depuis, mais l’approche est toujours la même. Pour preuve, son abandon l’an dernier, avant la deuxième montée du circuit des Mauges, où le moteur de son bolide l’avait lâché. Dépitée, elle avouait alors : « C’est dur
de quitter la course de cette façon. Mais, je pense surtout aux coûts générés pour un moteur à refaire. »
2022 fut l’année où après trois saisons passées au volant de sa Tatuus Formula Master, auréolée de quatre titres de championne de France consécutifs, elle a fait le grand saut vers le groupe E2SC au volant d’une Revolt 2P0 avec 200 chevaux de plus sous le capot. Et ce, sous le regard curieux de certains hommes, qui prenaient sa concurrence à la légère, en se disant qu’elle n’arriverait pas à dompter ce monstre de puissance.
Ils ont vite déchanté, surtout dans la deuxième partie de la saison où elle a aligné les podiums. Depuis, elle se retrouve régulièrement dessus (deux fois en quatre courses). Reste à en gravir la première marche, avant de donner un nouveau sens à sa carrière pour se réorienter vers le rallye.
En effet la Fédération française du sport automobile l’a intégrée à la FFSA Academy dans un projet de féminisation du sport automobile. « Je conserve un programme de neuf courses en championnat de France de la Montagne pour 2023, mais ma priorité ira à ce nouveau défi. J’avais envie de découvrir autre chose que la course de côte et en m’accordant sa confiance, la FFSA m’offre une formidable opportunité de carrière pour essayer de me professionnaliser. »
Nul doute qu’avec cette volonté qui la caractérise, le challenge sera relevé par la jeune femme.