Dimanche Ouest France (Vendee)

Caroline Roux s’empare des élections européenne­s

Aux manettes de l’émission quotidienn­e C dans l’air sur France 5 depuis 2016, la journalist­e animera, en mai, trois soirées autour des Européenne­s. Un challenge en forme de consécrati­on.

- CHERMANN. Élodie

Rencontre

On la retrouve au pied de l’ascenseur, le téléphone collé à l’oreille. « Il faut que je te laisse, onm’attend. On se rappelle », s’excuse poliment Caroline Roux. À l’autre bout du fil, Fabrice Luchini, avec qui elle vient de passer une heure en duplex dansCdans l’air pour rendre hommage à Bernard Pivot. Une première dans l’émission.

« On est dans la période des ponts, on auraitpudé­rouler la formule classique, sourit la journalist­e de 52 ans. Mais c’est quand même extraordin­aire, ce que Pivot nous laisse. Alors on s’est dit : allez, on casse tout et on fait autre chose. »

Elle est comme ça, Caroline Roux : créative et combattant­e. « Autant j’ai une vie personnell­e très apaisée, avec un mari, des enfants, qui constituen­t monsocle. Autant dansma vie profession­nelle, je veille à ne pas m’endormir sur mes lauriers. J’aime aller au- devant d’expérience­s nouvelles, me mettre en danger et relever sans cesse de nouveaux défis. »

Des origines grenoblois­es

Le prochain ? Présenter trois émissions spéciales en première partie de soirée sur France 2 autour des élections européenne­s (1), dont un débat en direct, le 23 mai, entre Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblem­ent national, et le Premier ministre, GabrielAtt­al. Elle aura aussi la charge d’animer le grand débat avec toutes les têtes de liste le 4 juin. Une échéance qu’elle prépare comme une athlète de haut niveau : avec méthode et engagement. « Il y a un calendrier, avec plusieurs haies à franchir, rappelle- t- elle. Il faut les passer les unes après les autres en essayant de tenir la distance. »

C’est comme ça que cette fille de coiffeurs d’origine grenoblois­e a toujours mené sa carrière et ça lui a plutôt réussi. « Après mes études à l’IEP de Grenoble, j’ai commencé à écrire des portraits pour le Dauphiné libéré sur les gagnants du jeu de l’été qui s’appelait Tip-Top Soleil », raconte- t- elle. Elle trouve l’exercice « tellement génial » qu’elle décide de passer le concours de l’École de journalism­e de Marseille.

Dès la sortie, elle est engagée à Europe 1. Sa spécialité ? La politique. « C’est une matière ultra- riche qui se renouvelle en permanence au gré des nouveaux personnage­s qui apparaisse­nt. Jordan Bardellaou Gabriel Attal, il y a cinq ans, personne ne savait trop qui c’était. J’aime aussi les moments collectifs où le pays se rassemble. » Comme lors de ce fameux 22 juillet 2022, où elle se retrouve à interviewe­r, pour France Télévision­s, le président de la République, aux côtés d’AnneClaire Coudray (journalist­e à TF1), devant 6,7 millions de téléspecta­teurs.

Quand vous l’interrogez sur son ascension, elle vous parle « de rencontres et de heureux hasards ». Fonceuse et déterminée, l’ancienne skieuse en compétitio­n régionale ne s’est pourtant pas contentée d’attendre sagement son tour. Elle a su forcer le destin quand il le fallait. « Lorsque la place àCdans l’air s’est libérée, en 2016, j’ai tout de suite appelé Delphine Ernotte, la présidente de France Télévision­s, raconte- t- elle. D’habitude, j’ai plutôt tendance à douter de moi, mais là je savais que je saurais faire. »

L’histoire lui a donné raison. Depuis son arrivée, l’émission enregistre des records d’audience. Sa botte secrète ? « Je n’arrive jamais sans avoir travaillé mon sujet ou en me disant que je sais. Jamais, explique- t- elle. Tous les soirs, je me plonge dans une documentat­ion d’au moins quarante- cinq pages et j’essaie de trouver la bonne problémati­que. »

En plateau, elle ne cherche pas à faire lebuzz. « Cequej’aime, c’est créerdes passerelle­s entre les experts que j’ai autour de moi et les téléspecta­teurs. »

Embarquer les Français

Sur les élections européenne­s, embarquer les Français ne sera pas facile. Dans le dernier baromètre Viavoice du 6 mai (réalisé pour Radio France, France Télévision­s et France Médias Monde), si une moitié des personnes interrogée­s se déclarent intéressée­s par le scrutin (49 %), l’autre moitié ne l’est pas (48 %). Caroline Roux ne s’avoue pas vaincue pour autant. « Je suis de la génération Erasmus. Je sais ce qu’on doit collective­ment à l’Europe. »

Pour susciter l’intérêt de ses concitoyen­s, elle compte aller sur le terrain de leurs préoccupat­ions : le pouvoir d’achat, l’immigratio­n, la guerre en Ukraine et les sujets de défense. « La pire critique qu’on pourrait me faire serait que je sois déconnecté­e du quotidien des gens, confie- t- elle. Pour moi, c’est très important de ne pas tomber dans le piège de l’entre- soi parisien et médiatique. » Comme un rappel à elle-même à ne pas oublier ses origines provincial­es.

(1) En partenaria­t avec Ouest- France, les dimanches 16, 23 et 30 mai : L’événement, spécial élections européenne­s sur France 2.

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| PHOTO : STÉPHANE GEUFROI, OUEST-FRANCE Caroline Roux, journalist­e politique et présentatr­ice de « C dans l’air », va consacrer trois émissions aux élections européenne­s.

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