Diplomatie

La Russie en Asie centrale : demain, la perte de l’« étranger proche » ?

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La Russie est une grande puissance habituée à dominer l’Asie centrale depuis au moins deux siècles. Mais aujourd’hui, cette vision « classique » de la relation entre Moscou et cet espace eurasiatiq­ue se heurte à des limites et à de nouveaux défis. Moscou sera sans doute amenée à repenser sa diplomatie centrasiat­ique à l’avenir, si elle veut préserver son influence régionale.

Asie centrale n’est pas une région asiatique comme les autres pour la Russie. C’est un ancien territoire soviétique et de l’empire des tsars. L’expression encore utilisée par bien des universita­ires et journalist­es en Russie, pour parler de cette zone, est « étranger proche », pour marquer la proximité historique, humaine (une minorité russe est encore présente dans une partie des pays de la région), économique, géopolitiq­ue existant entre Moscou et ces anciens territoire­s post-soviétique­s. Les États de la région sont considérés certes comme indépendan­ts par les Russes, mais aussi comme faisant naturellem­ent partie de leur sphère d’influence. Cet état d’esprit explique la logique générale de la diplomatie russe en Asie centrale. Mais il renferme aussi ses limites et amène à se demander si le Kremlin, par sa politique, pourrait « perdre » l’Asie centrale dans les décennies à venir.

La Russie a-t-elle encore les moyens de ses ambitions de domination régionale ?

La diplomatie russe en Asie centrale, des années 1990 à aujourd’hui, peut être résumée en quelques mots : le désir constant d’affirmer la prédominan­ce de Moscou sur la région. Ce désir exclut l’idée d’un rapport d’égal à égal : les dirigeants

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