Précis de géostratégie iranienne au Moyen-Orient, à l’intention de Donald Trump
La posture offensive de Donald Trump envers l’Iran depuis son arrivée au pouvoir se heurte aux réalités régionales : rempart indispensable contre le terrorisme djihadiste, la République islamique est devenue un acteur incontournable en Syrie, en Irak et au Yémen. Dans ces conflits qui cristallisent désormais son opposition à l’Arabie saoudite, l’Iran défend ses intérêts géostratégiques propres – i. e., le maintien d’un statu quo politique.
La guerre par procuration entre l’Iran et l’Arabie saoudite pour les vestiges de l’Irak, de la Syrie et du Yémen bat son plein au moment où Donald Trump accède à la présidence des États-Unis. Ce dernier, emblématique de l’ascension des populismes de droite dans le monde occidental, qui surfent notamment sur la montée en puissance du terrorisme djihadiste transnational et les vagues de migration illégales, s’est targué dans son discours d’investiture de pouvoir éradiquer le « terrorisme islamique radical » – dans lequel il inclut naturellement l’État islamique (EI). Peu de temps après, son administration imposait des sanctions à 25 personnalités et entités liées à l’Iran, qualifiant ce pays de « leader étatique mondial du financement du terrorisme » qui apporterait son soutien aux « activités violentes qui déstabilisent le Moyen-Orient » (1) ; avec son décret dit « anti-immigration » visant sept pays musulmans, il interdisait par ailleurs l’accès au territoire américain à tout ressortissant iranien. Or, compte tenu des rapports de force sur le terrain, cette posture offen-