La crise environnementale en Iran : enjeux politiques et dimensions régionales
Un proche conseiller du président Rohani a prévenu en 2015 que l’Iran risquait « un véritable effondrement environnemental », et courait vers une « grande catastrophe » écologique La recherche de l’autosuffisance alimentaire, le subventionnement massif de l’énergie et de l’eau, la dilapidation de la ressource en eau, l’indifférence aux questions environnementales : autant d’éléments cumulés qui, dans un contexte de réchauffement climatique, ont amené à une dégradation telle que les politiques publiques peinent à en ralentir le processus.
Les symptômes d’une crise déjà ancienne sont partout perceptibles (2). En 2013, l’Organisation mondiale de la Santé a classé quatre villes iraniennes dans le top ten mondial des métropoles les plus polluées. Toutes les villes iraniennes sont étouffées par les gaz d’échappement : métropole en cuvette de 15 millions d’habitants, Téhéran est recouverte par un smog brunâtre et pathogène. À Ispahan, les célèbres ponts safavides franchissent la Zayandeh Roud, la « rivière qui donne la vie ». Mais depuis une décennie, cette rivière est à sec pendant une grande partie de l’année (3).