L’Amérique latine : nouveau pré carré de la Chine
Dans sa politique d’investissements massifs et tous azimuts à l’étranger, la Chine n’a pas oublié l’Amérique latine, où elle a su développer des partenariats stratégiques qui lui assurent des approvisionnements constants et des débouchés pour ses produits et ses capitaux, au prix toutefois d’une plus grande vulnérabilité des pays sud-américains à ses propres cycles économiques.
La politique d’internationalisation des firmes chinoises, plus connue en anglais comme la Go Global policy ou comme la Going out policy, adoptée en 1999 et mise en place à partir de 2002, répondait et répond toujours à cinq grands objectifs : 1°) sécuriser les approvisionnements énergétiques et en matières premières de la Chine, 2°) accéder aux marchés internationaux, 3°) augmenter l’autonomie technologique des firmes chinoises et le contrôle des chaînes de valeur, 4°) transformer ses importants surplus commerciaux et ses réserves de devises internationales en actifs productifs et, enfin, 5°) soutenir la diplomatie chinoise et le statut international de la Chine.
La progression phénoménale des investissements chinois dans le monde
Aujourd’hui, la Chine semble bien en voie de réussir son pari : non seulement, depuis deux décennies, elle reçoit une part appréciable des investissements directs étrangers mondiaux (IDE), mais avec près de 127,5 milliards de dollars d’investissements sortants en 2015, elle constitue désormais la troisième source d’investissement à l’échelle mondiale, talonnant le Japon (129 milliards), bien qu’encore loin derrière les ÉtatsUnis (300 milliards) (voir tableau 1). La progression de l’IDE chinois est tout simplement phénoménale. De presque rien au début des années 1990 – en moyenne 4 milliards de dollars