Qui sont les Grecs ? Une identité en crise
Georges Prévélakis,
Paris, CNRS Éditions, septembre 2017, 184 p.
La Grèce constitue une énigme pour l’Occident. Chaque fois que le peuple grec a été considéré comme étant définitivement sur la voie de la modernisation, la situation s’est dégradée, comme c’est le cas depuis 2010. Jamais la confiance en l’avenir de la Grèce n’a été aussi faible ; jamais on ne s’est autant interrogé sur l’identité grecque. C’est pendant de tels moments de crise que se révèle l’ambivalence de la relation entre la Grèce et l’Occident. On passe de l’admiration béate pour le berceau de la démocratie au mépris, parfois même à la colère. Ce décalage entre représentation et réalité est la source de la plupart des problèmes grecs, internes et externes. En sept ans, la crise a montré qu’elle ne peut pas être résolue uniquement par l’approche économique, sans battre en brèche les idées reçues, sans la prise en compte de structures et de comportements enracinés dans l’histoire et la géographie du pays. En dévoilant dans ce livre les atouts d’un néohellénisme disposant d’importants réseaux diasporiques, maritimes et religieux, Georges Prévélakis, spécialiste de la géopolitique des Balkans et des diasporas, échappe à une historiographie romantique et montre les ressources dont dispose la Grèce dans une Europe en train de redéfinir sa relation aux autres. Professeur à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris-I), l’auteur est membre du laboratoire Géographie-cités et membre associé du CERI (Sciences Po).