Penser l’Anthropocène
Rémi Beau et Catherine Larrère (dir.), Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Académique », mars 2018, 554 p.
L’Anthropocène a fait une entrée tonitruante dans la pensée contemporaine. Mais que l’on isole l’humanité en tant qu’acteur unique ou que l’on pointe le rôle récent de la révolution industrielle, c’est toujours une vision occidentale que l’on adopte pour décrire le basculement annoncé, au risque de tenir à l’écart le reste du monde, humain et non humain. Issu d’un colloque organisé par Philippe Descola et Catherine Larrère au Collège de France, à l’initiative de la Fondation de l’écologie politique, cet ouvrage réunit les contributions de chercheurs d’horizons multiples sur un sujet qui, par définition, traverse toutes les disciplines. Sans négliger les controverses entre géologues, il privilégie le point de vue des peuples sur un changement qu’ils subissent et que l’on nomme à leur place, tout en tenant compte de la dimension sociale, genrée et inégalitaire de la question climatique.