Les NMPP, un temps plus grosse « cache » d’armes de France
En 1991, une partie d’un stock de 6000 armes disparues provenant de l’ancienne société stéphanoise Manufrance – qui fabriquait notamment fusils de chasse, carabines mais aussi armes de guerre et munitions – est retrouvé dans le Cher (1). Mais dans son ouvrage Spéciale Dernière, publié en 2007 (chez Calmann-Lévy), le spécialiste des médias Emmanuel Schwarzenberg révèle que ces armes ont en réalité été découvertes à Saint-Ouen, dans un hangar des Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP).
Les NMPP, entreprise chargée de la distribution des journaux et devenue Presstalis en 2009, sont historiquement aux mains du Syndicat général du livre et de la communication CGT. Or, après plusieurs années d’un dur conflit social au sein de la SCOPD Manufrance de Saint-Étienne, les ouvriers de la coopérative décident de récupérer ce stock et de mettre en sûreté ce matériel stratégique – en vue du « Grand Soir », selon certains (2) ; pour mettre à l’abri leurs productions afin d’exiger le maintien de l’entreprise, selon d’autres (3) – auprès de leurs puissants camarades du Syndicat du livre. La direction des NMPP n’ayant pas porté plainte, l’affaire sera étouffée et le Syndicat du livre ne sera pas inquiété.
C’est ainsi que pendant près de dix ans, des milliers de fusils de chasse ont disparu de la circulation.